Les facultes medicales

Cours de médecine, pharmacie et chirurgie dentaire

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Les malocclusions de classe II division 2

 

 

I. Généralités :

 

– Définition :

 

malocclusions de la classification  d’Angle, caractérisées par une linguoversion des  deux incisives centrales supérieures, de trois incisives  supérieures ou des quatre incisives avec un surplomb diminué et des relations molaires de classe II.

Le dépistage de cette malocclusion se fait au cours de l’examen des arcades et sur les téléradiographies,  en fonction de la situation des faces vestibulaires des incisives centrales supérieures par rapport au plan facial cutané (Na cutané-Pog cutané).

 

– Fréquence :

 

 2 à 3 % de la population, moins fréquente chez les filles.

 

– Circonstances d’apparition :

 

Cette anomalie est déjà décelable dès la denture temporaire et se précise après évolution des incisives supérieures permanentes.

 

II. Formes cliniques :

 

Les trois formes cliniques :

 

  forme 1 :

 

 (La plus fréquente) : linguoversion  des deux incisives centrales supérieures et vestibulo-version apparente des incisives latérales supérieures

 

– Forme 2 :

 

linguoversion des 3 ou des 4 incisives  supérieures, les canines sont ectopiques, en position  vestibulaire ou incluses palatines.

 

– forme 3 :

 

 Occlusion « en couvercle de boîte » (cas les plus sévères) avec linguoversion du groupe  incisivo-canin et supraposition des canines (le plan d’occlusion présente un décalage vertical important, au niveau canin).

La courbe de Spee maxillaire est inversée. On observe une vestibulocclusion exagérée ou une inocclusion vestibulaire des prémolaires. La supraclusion — bi-maxillaire — est très prononcée. Il n’est pas rare de constater, dans cette forme, des lésions de la muqueuse palatine rétro-cingulaire et des récessions au niveau de la gencive vestibulaire des incisives inférieures).

 

La dimension verticale est très fortement diminuée. Cette occlusion particulièrement pathogène, peut être aggravée par une dysharmonie de forme d’arcades entre deux maxillaires (en U au maxillaire, en V à la mandibule), par une microdontie localisée aux prémolaires (D. D. D. entre secteurs antérieurs et latéraux), par une linguoversion des prémolaires inférieures et une vestibulocclusion exagérée des prémolaires supérieures.

 

III. Signes faciaux :

 

Aucun retentissement esthétique facial, en général. Sauf dans certains cas sévères qui présentent une forte diminution de l’étage inférieur de la face et une concavité du profil accentuée.

 

a) L’examen de face :

 

La face est habituellement de type « face courte ». Le visage est parfois carré avec  des traits accusés.

 

b) L’examen de profil :

 

 Le profil est fréquemment  Concave, en fonction d’une symphyse mentonnière et d’un nez de dimension plus importante que la moyenne.

– l’angle goniaque paraît fermé.

– les lèvres présentent, en moyenne, une épaisseur diminuée. Dans les cas marqués, il existe une prochéilie relative de la lèvre supérieure par rapport à

la lèvre inférieure (décalage des bases osseuses).

 

IV. Signes occlusaux :

 

  La forme clinique la plus fréquente, c’est-à-dire la linguoversion des deux incisives centrales supérieures, sera choisie pour La description des différents signes. C’est le retentissement esthétique intra buccal qui amène à consulter.

 

– Agencement intra –arcade :

 

a) Maxillaire :

 

– voûte palatine profonde au niveau antérieur :

– linguoversion des deux incisives centrales et  vestibuloversion apparente des incisives latérales.

– le bord libre des incisives centrales supérieures est situé plus bas que le plan d’occlusion.

 

b) Mandibule :

 

– peu ou pas d’encombrement incisif.

– supraclusion incisive associée ou non à une  courbe de Spee accentuée .

– facettes d’abrasion parfois visibles au niveau des bords libres des incisives.

 

– Relations inter-arcade :

 

a) Statiques :

 

 sens antéro-postérieur :

 

Rapport de classe II molaire, d’amplitude moyenne I – 1 – rapport de classe II canine, surplomb incisif réduit (environ 1 mm).

 

– sens vertical :

 

 Recouvrement incisif excessif en fonction de la supraclusion localisée aux incisives centrales supérieures, de la supraclusion incisive inférieure : la linguoversion des incisives supérieures entraînant, pour des raisons géométriques, l’augmentation du recouvrement.

 

– sens transversal :

 

normoclusion, à partir des canines ou vestibulocclusion exagérée des prémo-laires supérieures.

 

b) Cinétiques :

 

 position de repos mandibulaire : l’espace libre est assez fréquemment augmenté (jusqu’à 6 à 8 mm). En position de repos physiologique, il existe parfois une légère propulsion mandibulaire, les condyles  n’étant pas centrés dans la cavité glénoïde.

 la position d’intercuspidie maximale ne correspond pas à une position limite forcée.

 

V. Signes téléradiographiques:

 

– Signes qualitatifs :

 

Type de face courte avec diminution inconstante de l’étage inférieur de la face ; parallélisme des plans horizontaux ; forme mandibulaire présentant des signes de rotation antérieure ; symphyse mentonnière assez marquée ; convexité cutanée + diminuée ; la cavité glénoïde est profonde, en rapport avec la supraclusion (pente incisive) et la pente condylienne.

 

– Signes quantitatifs :

 

– Signes squelettiques : F M A diminué  

-plan d’occlusion fortement \ (en moyenne 90°) :

-classe II, division 2 : 84" (Château); E. I. F. \ en moyenne ;

-signes dentaires : linguoversion des incisives  centrales supérieures et supraclusion. Les apex desincisives centrales supérieures sont situés très près

de la corticale alvéolaire externe .

 

VI. L’environnement musculaire et les fonctions :

 

– La langue :

 

 Dimension normale ; posture haute et postérieure ; parfois étalement latéral sur les faces triturantes ; pas d’appui dentaire.

 

– Les lèvres :

 

Tonicité labiale importante — parfois effet de sangle de la lèvre inférieure déterminant une linguoversion des incisives supérieures — l’orbiculaire des lèvres est très tonique et également le muscle mentalis, dans les cas prononcés — occlusion labiale constante, au repos — sourire gingival assez disgracieux, si la lèvre supérieure est courte.

 

 Les muscles masticateurs :

 

 Prédominance des fibres postérieures des muscles temporaux et masséter.

 

– Les fonctions :

 

-Déglutition normale et respiration normale.

 

VII. Étiologie :

 

– Anomalies à mode de transmission héréditaire.

 

Facteurs morphologiques et éruptifs favorisants :

 

Situation mésiale des secteurs latéraux, les germes des canines étant situés très antérieurement en position primitive.

Dysharmonie d’éruption : la deuxième molaire supérieure présente une éruption précoce, dans tous les cas. Diminution de hauteur des procès alvéolaires.

 

-Facteurs fonctionnels :

 

Forte tonicité labiale et prédominance des muscles élévateurs, pression très haute de la langue sur la voûte palatine et appui

de la lèvre inférieure sur les incisives supérieures et inférieures.

 

– Facteurs dentaires :

 

Dans certains cas, on constate une angulation négative entre les couronnes et les racines des incisives centrales supérieures, qui entraîne ou accentue l’effet

de linguoversion . faible hauteur coronaire au niveau des secteurs latéraux, qui favorise un recouvrement incisif accentué.

– Les contacts incisifs dans les cas de classe II. division 2, peuvent provoquer, d’après Ricketts, des rapports pseudo-rétrognathiques, pour les 2/3 des cas.

 

VI. Conséquences à long terme

 

 Sans traitement

 

a) Première éventualité :

 

 Aucune conséquence particulière : le parodonte de ces patients est habituellement très résistant aux agressions. Donc, les conséquences à long terme d’une classe II, division 2, seront nulles, s’il existe des contacts incisifs stables et si l’hygiène est correcte, sauf cas particuliers.

 

b) Deuxième éventualité :

 

– Apparition de lésions :

– abrasion progressive des incisives inférieures en cas de position avancée et non centrée des condyles, au repos ;

– la supraclusion provoque, dans certains cas sévères, des lésions palatines rétro-incisives et des dénudations vestibuiaires au niveau des incisives inférieures, hypothéquant l’avenir des incisives supérieures et inférieures, à plus ou moins longue échéance.

 

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