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Les risques d'une propagation de la grippe H1N1 en Afrique |
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Après la découverte de cinq nouveaux cas suspects, le continent noir se prépare à faire face au virus.
Le numéro deux de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Keiji Fukuda, a fait sensation jeudi après-midi en déclarant lors d'une conférence de presse que si l'on se réfère «aux pandémies du passé», et notamment à la grippe espagnole de 1918, «un tiers de la population mondiale serait contaminé» en cas de pandémie de grippe A.
«Mais nous vivons aujourd'hui dans un monde différent, a-t-il tempéré en fin d'entretien, estimant qu'« il est prématuré de faire des pronostics» sur la propagation du virus mutant A (H1N1).
Ces propos, pour le moins contradictoires, illustrent la difficulté qu'il y a à communiquer sur les crises sanitaires. L'une des plus grandes incertitudes aujourd'hui concerne les pays du Sud et notamment l'Afrique, a priori moins bien armée pour lutter contre le virus que ceux du Nord.
Dans la journée de jeudi, le directeur Afrique de l'OMS, Luis Sambo, a révélé à Addis-Abeba (Éthiopie), en marge d'une réunion des ministres de la Santé de l'Union africaine (UA) que cinq nouveaux cas suspects, actuellement en cours d'analyse, venaient d'être signalés au Bénin et aux Seychelles. Ce qui porte à douze le nombre de cas suspects de grippe A (H1N1) répertoriés en Afrique à ce jour.
Certes le continent noir est pour l'instant épargné par l'épidémie. Selon les dernières estimations de l'OMS, celle-ci reste encore largement cantonnée à l'Amérique du Nord qui rassemble plus de 90 % des 2 099 cas avérés de grippe porcine et la totalité des décès (42 au Mexique et 2 aux États-Unis). En outre, tous les cas africains recensés jusqu'à présent se sont révélés, par la suite, négatifs.
Mais, «si l'épidémie touchait l'Afrique, l'impact serait plus sérieux que dans d'autres parties du monde, car les systèmes de surveillance sont plus faibles et les ressources moindres, a expliqué M. Sambo.
«Accès équitable»
Après avoir rappelé que l'Afrique est déjà confrontée au sida, au paludisme et à la tuberculose « qui tuent des milliers de personnes par jour», M. Sambo a précisé que l'OMS était « en discussion avecdes compagnies pharmaceutiques pour assurer que le seul médicament efficace contre le virus H1N1 soit disponible». Une réunion est d'ores et déjà prévue le 19 mai à Genève pour s'assurer que les pays en développement disposeront d'un «accès équitable» à un éventuel vaccin dont les travaux de mise au point ont déjà commencé.
«La souche qui servira à fabriquer le vaccin sera prête dans une semaine environ», révélait hier le Pr Bruno Lina dans Le Figaro. Dans cette course contre la maladie, le groupe français Sanofi-Pasteur a été autorisé hier par la FDA, l'agence américaine du médicament, à produire des vaccins contre la grippe saisonnière 2009 et contre la grippe porcine dans ses laboratoires de Swiftwater en Pennsylvanie. Et en mars denier, le groupe avait signé avec les autorités mexicaines un contrat de 100 millions d'euro s pour la construction d'une usine de vaccins antigrippaux. Soit un mois avant le début de l'épidémie
lefigaro
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