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La troponine T ultrasensible pourrait être un nouveau marqueur de risque coronarien |
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Le dosage de la troponine T, qui est l’un des constituants de l’appareil contractile des cardiomyocytes, a facilité le diagnostic des syndromes coronariens aigus (SCA). Il est possible que dans un avenir proche, une technique de dosage beaucoup plus sensible de la troponine T permette de mieux préciser le pronostic des coronariens stables.
C’est ce que semble annoncer une étude qui vient d’être publiée dans le New England Journal of Medicine. Torbjorn Omland et coll. ont imaginé une étude basée sur les données de l’essai PEACE publié en 2004. PEACE avait inclus 8 290 coronariens stables ayant une fraction d’éjection ventriculaire gauche supérieure à 40 % soumis à un traitement par un inhibiteur de l’enzyme de conversion ou un placebo. Omland et coll. se sont servis des prélèvements plasmatiques réalisés à l’entrée dans PEACE (entre 1996 et 2000) pour 3 679 patients et conservés depuis à – 70°C.
En 2007, des dosages de la troponine T ultrasensible ont été réalisés sur ces prélèvements. Alors que la limite de détection de la troponine T avec la technique classique est de 0,01 microgramme/L, elle n’est que de 0,001 microgramme/L avec le dosage ultrasensible.
Une corrélation avec la fréquence de certains événements défavorables
Chez 97,7 % des sujets de PEACE, la troponine T était au dessus du seuil de détection, tandis que 11,1 % de ces patients avaient des taux supérieurs au 99ème percentile d’une population apparemment saine de donneurs de sang (0,0133 microgramme/L).
Les patients de PEACE ayant été suivis pendant une durée médiane de 4,8 ans, il a été possible de rechercher des corrélations entre le taux de troponine T ultrasensible et le pronostic.
Après ajustement pour d’autres indicateurs de risque indépendants, il est apparu que le taux de troponine T ultrasensible était corrélé positivement à la survenue d’un décès de cause cardiovasculaire (p<0,001) et d’une insuffisance cardiaque (p<0,001). Cette élévation du risque était toujours significative pour des valeurs de la troponine T inférieures au seuil de détection du dosage classique de même que pour des taux inférieurs au 99ème percentile d’une population en bonne santé. De façon relativement inattendue, en revanche, le taux de troponine T ultrasensible à l’état basal n’était pas corrélé avec l’incidence ultérieure des infarctus du myocarde.
Il apparaît donc que de la troponine T puisse, en dehors de tout SCA, circuler dans le sang de coronariens stables à des doses indétectables par les méthodes usuelles et soit dans ces cas un marqueur de risque.
Si ces données étaient confirmées par d’autres équipes, le dosage de la troponine T ultrasensible pourrait devenir une nouvelle méthode d’évaluation du risque chez un coronarien stable.
Il serait essentiel par ailleurs de mieux comprendre les mécanismes de la libération dans la circulation de troponine T à ces niveaux très faibles chez des coronariens stables et de déterminer pour quelles raisons ce marqueur pronostic de décès et d’insuffisance cardiaque n’est pas corrélé à la survenue d’infarctus du myocarde.
Dr Anastasia Roublev, JIM
Omland T et coll. : A sensitive cardiac troponin T assay in stable coronary artery disease. N Engl J Med 2009; 361: 2538-47. |
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