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La vitamine D contre Alzheimer et Parkinson |
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| Deux études révèlent que les sujets carencés sont plus exposés à ces maladies neurodégénératives.
Elle aurait des effets protecteurs vis-à-vis des fractures, des maladies cardio-vasculaires, de certains cancers, du diabète, de la dépression… Près d'un siècle après sa découverte, dans les années 1930, la vitamine D n'en finit plus de dévoiler ses bienfaits. Derniers en date : deux études publiées cette semaine mettent en relief son rôle possible dans la prévention de pathologies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson et celle d'Alzheimer. Ces résultats sont d'autant plus intéressants que les déficits, voire les véritables carences en cette vitamine sont fréquents dans l'hémisphère Nord. En France, la proportion est estimée à 30% parmi les adultes vivant au nord de Paris. Elle grimpe à 50% chez les femmes ménopausées, 75% en cas d'ostéoporose et presque 100% chez les personnes âgées vivant en institution. Dans le monde, un milliard d'individus seraient concernés.
David Llewellyn, de l'université d'Exeter (Royaume-Uni), et ses collègues américains et italiens ont exploré les liens entre taux de vitamine D dans le sang et déclin cognitif chez 858 Italiens de plus de 65 ans. L'évolution de leurs performances intellectuelles a été suivie par trois tests dont le classique MMSE (Mini mental state evaluation ), qui évalue l'orientation temporo-spatiale, l'apprentissage, la mémoire, l'attention, le calcul…
Au terme des six ans d'étude, les individus, avec un déficit sévère en vitamine D (taux sanguin inférieur à 25 nanomoles par litre -nmol/l), avaient un risque multiplié par 1,6 d'avoir une détérioration de leur score au MMSE, par rapport à ceux dont le taux était normal (soit 75 nmol/l). Les autres tests dont celui de «flexibilité mentale» étaient aussi perturbés, à un moindre degré, dans la population carencée. «Les déficits en vitamine D sont une cible thérapeutique très prometteuse pour la prévention des démences (maladie d'Alzheimer, NDLR), estime le Dr Llewellyn, premier auteur. D'autant que cette supplémentation est peu onéreuse, sans danger et qu'elle a déjà montré ses bénéfices pour réduire le risque de chutes, fractures et décès. » Pour ces chercheurs, il y a urgence à mener de nouvelles recherches dans ce domaine, compte tenu de l'épidémie annoncée de maladie d'Alzheimer. Dans le monde, environ 35 millions de personnes en sont atteintes (dont plus de 800.000 en France), un chiffre qui devrait quasiment doubler d'ici à 2030. «C'est la première étude prospective sur le sujet et c'est intéressant», confirme le Pr Jean-Marc Orgogozo (neurologue, CHU de Bordeaux). Toutefois, tempère ce spécialiste de la maladie d'Alzheimer, «il s'agit d'une cohorte modeste et le suivi, six ans, n'est pas très long. Ces résultats doivent être confirmés, ce qui ne devrait pas être difficile avec les cohortes en cours».
Résultats démonstratifs
Parallèlement, des auteurs finlandais viennent de publier dans Archives of Neurology une vaste étude d'observation sur les relations entre niveau de vitamine D et maladie de Parkinson. Dans leur pays où l'exposition au soleil est réduite, et les déficits en vitamine D fréquents, le Dr Paul Knekt et son équipe ont recruté à la fin des années 1970 plus de 3000 personnes âgées de 50 à 79 ans. Toutes étaient au départ indemnes de Parkinson. La cohorte a ensuite été suivie pendant près de trente ans. Au final, indépendamment des autres facteurs, le nombre de patients ayant déclaré un Parkinson était trois fois plus élevé dans le groupe avec les taux sanguins les plus bas de vitamine D que dans celui avec le taux le plus élevé.
Face à ces résultats démonstratifs, les médecins doivent-ils conseiller à leurs patients de prendre systématiquement des suppléments de vitamine D au-delà de 65-70 ans? «Les chercheurs ne savent pas encore quel est le taux optimal de vitamine D pour un effet neuroprotecteur, ni celui à partir duquel celle-ci peut être toxique», souligne le Pr Marian Evatt, de l'université d'Emory (États-Unis) dans l'éditorial associé à l'étude finlandaise. Les données ne sont pas non plus encore assez solides dans le domaine du cancer. En France, les apports conseillés chez les personnes âgées sont de 10 microgrammes quotidiens (400 unités). Mais l'effet préventif des fractures se ferait plutôt sentir entre 400 et 800 unités par jour, selon les dernières études.
lefigaro.fr |
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