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Vers un diagnostic prénatal fiable et sans risques des trisomies ? |
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| Non invasive et annoncée comme fiable à 100 %, une nouvelle méthode de diagnostic prénatal de la trisomie 21 semble être idéale et pourrait se généraliser dans les prochaines années. Des procédés similaires pourraient permettre de rechercher d’autres anomalies chromosomiques, le tout sans aucun risque pour l’enfant.
Détecter les maladies génétiques du fœtus avant sa naissance, c’est l’objectif de tous les obstétriciens. C’est aujourd’hui déjà possible grâce à la technique d’amniocentèse qui consiste à prélever du liquide amniotique à l’aide d’une grosse seringue afin de réaliser le caryotype de l’enfant. Mais cette technique, fiable à 99 %, n’est pas sans risque pour l’enfant, et peut conduire à une fausse couche. Le choix pour les parents se résume à risquer de perdre un enfant en bonne santé ou à ne détecter une éventuelle maladie qu’à l’accouchement.
Des méthodes non invasives de recherche d’une des anomalies chromosomiques comme la trisomie 21 existent déjà, notamment la recherche de signes typiques sur les échographies (clarté nucale, absence de l’os propre du nez) ou dans le sang maternel (les taux de certaines hormones : HCG…), mais ne sont pas suffisamment fiables. Or la trisomie 21 constitue l’un des risques les plus courants puisqu’il touche 1 enfant sur 700 naissances, et même davantage (jusqu’à 1 bébé sur 50) si l’âge de la mère dépasse 40 ans. Il est donc essentiel de pouvoir la diagnostiquer sans ambiguïté et surtout sans risque.
De l’ADN fœtal dans le sang maternel
La preuve de la présence d’ADN fœtal dans le sang maternel avait permis aux scientifiques d’imaginer de nouvelles méthodes. Ainsi, il avait récemment pu être montré qu’une simple prise de sang de la future mère pouvait permettre d’identifier spécifiquement l’ADN fœtal et de le séquencer dans son intégralité. Bien qu’efficace, cette méthode était bien trop coûteuse en temps et en énergie pour être démocratisée.
Des chercheurs du Cyprus Institute of Neurology and Genetics basé à Nicosie à Chypre, ont mis au point une nouvelle méthode qui répond à tous les critères et qui semble donc idéale. En effet, selon les résultats publiés dans la revue Nature Medicine, les tests effectués sur 80 femmes enceintes (entre 11 et 14 semaines) ont permis de détecter la présence ou l’absence d’une trisomie 21 chez le fœtus, avec 100 % de réussite.
La stratégie proposée consiste à rechercher l’ADN fœtal, noyé parmi de grandes quantités d’ADN maternel dans le sang, en tirant profit de sa particularité : la présence de grandes quantités de méthylations. En effet, cette modification de l’ADN, qui permet de moduler l’expression des gènes, peut être recherchée à l’aide d’une technique déjà bien connue, l’immunoprécipitation de la chromatine. Cette technique permet d’extraire certaines séquences d’ADN à l’aide d’anticorps spécifiques, comme ici, avec des anticorps qui ciblent la 5-méthylcytidine (la base azotée cytidine qui porte la méthylation), et qui permettent donc d’enrichir l’échantillon en ADN fœtal.
La généralisation semble possible et rapide
Il ne reste plus qu’à estimer la quantité de chromosomes 21 grâce à une seconde méthode couramment utilisée par les biologistes : la PCR quantitative en temps réel. Elle consiste en une multiplication exponentielle de séquences connues d’ADN, comme celles portées par le chromosome 21. Plus il y a d’ADN au départ de la réaction, plus l’amplification sera rapide et atteindra un seuil rapidement. C’est en comparant la rapidité d’amplification des séquences du chromosome 21 (huit séquences différentes) par rapport aux autres chromosomes, et grâce à des analyses statistiques, que l’on peut déduire la présence d’un éventuel chromosome surnuméraire.
Ces deux procédés biologiques sont déjà couramment utilisés dans la majorité des laboratoires et pourraient donc être facilement mis en place dans le cadre de diagnostics prénataux. Car bien qu’elle n’ait été utilisée que pour la détection de la trisomie 21, cette méthode pourrait également montrer une efficacité dans la recherche d’autres aneuploïdies (des chromosomes 13, 18, X, Y) comme le précisent les auteurs de l’article.
Futura Sciences |
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