De nouvelles techniques chirurgicales et médicales permettent d’améliorer la survie des malades atteints par cette complication fréquente de plusieurs cancers.
Une complication fréquente
Ce vendredi et samedi se déroulent à Marseille les premières Rencontres internationales sur les métastases cérébrales, ces développements secondaires de cellules cancéreuses dans le cerveau. « Les métastases cérébrales sont aujourd’hui six fois plus fréquentes que les gliomes, les tumeurs primitives du cerveau et leur traitement est totalement différent » explique le Pr Philippe Metellus, neurochirurgien à l’Hôpital de La Timone à Marseille. L’amélioration de la survie des malades atteints de cancers (ceux qui métastasent le plus dans le cerveau sont les mélanomes, les cancers du sein et du poumon) ainsi que l’amélioration des techniques diagnostiques, avec un recours plus fréquent à l’IRM, explique la progression des cas de cette pathologie dont les stratégies curatives sont en pleine évolution. Alors qu’il y a seulement quelques années, la survenue de métastases cérébrales était synonyme de condamnation, la médiane de survie des malades est aujourd’hui en progression, dépassant les sept mois contre quelques semaines il y a dix ans.
Un traitement en pleine évolution
Mais la progression de la maladie cérébrale reste encore une cause de décès fréquente des malades. On en retrouve chez 25% des patients décédés de cancers. Pour lutter contre ces métastases les médecins interviennent le plus souvent directement sur le cerveau par chirurgie, radiochirurgie ou irradiation. Leur but étant d’éliminer la tumeur en préservant au maximum le tissu cérébral sain afin de conserver intactes les fonctions cérébrales. Afin de repérer au mieux les zones à enlever, le Pr Mettellus pratique la chirurgie sous fluorescence avec des marqueurs se fixant spécifiquement sur les zones cancéreuses ainsi que la chirurgie à crâne ouvert avec patient réveillé qui permet de déterminer les zones cérébrales essentielles à une fonction (le langage par exemple).
Outre ces techniques locorégionales, « le grand progrès est que nous disposons maintenant de médicaments anticancéreux administrables par voie générale capables de franchir la barrière hémato-encéphalique et de pénétrer dans le cerveau » poursuit Le Pr Fabrice Barlési, du service d’oncologie multidisciplinaire et d’innovation thérapeutique de l’Hôpital Nord à Marseille.
Ces premières rencontres internationales permettront aux spécialistes de faire le point sur les toutes dernières avancées en recherche fondamentale ainsi que sur les standards actuels de traitement et les nouveaux agents pharmacologiques en cours d’essais thérapeutiques.
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