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- mercredi 28. octobre 2015
Fibrillation auriculaire
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Donner son corps à la science est toujours nécessaire |
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Les médecins ont sans cesse besoin d'expérimenter de nouvelles pratiques chirurgicales ou exploratoires.
En France, 2 500 personnes donnent chaque année leur corps à la science. Encore, serait-on tenté de dire, les progrès réalisés par la science pouvant laisser croire que cette pratique est devenue obsolète. Or, la médecine n'a jamais eu autant besoin de corps pour tester les nouvelles techniques médicales et chirurgicales.
Ce n'est que vers le milieu du XIXe siècle et grâce à la perte d'influence de la religion que l'étude des cadavres devient acceptable en France. C'est d'ailleurs à cette date que naît la clinique hospitalière, fille aînée de la médecine moderne, avec Laennec et Broussais. À la fin du XIXe siècle, les premiers dons de corps sont effectués à la faculté de médecine de Paris. Il s'agit de malades décédés à l'hôpital. Jusqu'alors, les cadavres étaient volés dans les cimetières la nuit ou bien les médecins utilisaient ceux des suppliciés, considérés comme non sacrés. Au début du XXe siècle, les corps des indigents non réclamés par les familles vont à l'École de chirurgie.
Aujourd'hui, la science a plus que jamais besoin de corps. C'est ce que déclare le Dr Pascal Frileux, directeur scientifique de l'École de chirurgie de Paris, qui permet à des chirurgiens, débutants ou confirmés, de parfaire leur formation. «On a besoin d'expérimenter de nouvelles pratiques chirurgicales sans compter que les technologies modernes nécessitent de procéder à des repérages, explique-t-il. On doit tester la cœlioscopie, l'arthroscopie et les mettre au point sur le corps humain. Notamment en neurochirurgie, en urologie et en orthopédie pour que ces techniques soient moins invasives.» Les parties les plus utilisées sont les muscles, les artères, le cœur, les vaisseaux, la peau et la face.
Participation payante
Pour donner son corps à la science (à ne pas confondre avec le don d'organes qui sont greffés sur des malades), il faut, de son vivant, en avoir fait la demande auprès de la faculté de médecine de sa région ou de l'École de chirurgie. Les malades atteints d'hépatite ou du sida ne sont pas retenus. À part l'École de chirurgie qui prend en charge gratuitement les corps, les facultés de médecine demandent, paradoxalement, une participation dont le montant varie. À Rennes, il faut débourser 800 euros et à Paris environ 250 euros. Ces sommes couvrent les frais de transport et d'incinération. Si la famille en fait la demande, les cendres peuvent lui être remises. Pour être conservés, les corps sont embaumés ou congelés. Dans le premier cas, ils peuvent alors être gardés un an et, dans le second, quelques mois.
Le rapport qu'entretiennent les sociétés avec les cadavres varie d'un pays à l'autre. Jusqu'en 1997, il était interdit au Japon de prélever des organes sur des personnes atteintes de mort cérébrale, la mort cérébrale n'étant pas synonyme de décès.
Car si la dissection est courante en Europe, elle ne l'est pas du tout au Japon. «En Angleterre, il n'y a pas beaucoup de cadavres pour travailler et du coup les Anglais nous jalousent beaucoup, confie Pascal Frileux. Et les États-Unis redevenant très chrétiens, le travail sur le corps est mal vu. Du coup, nos collègues américains utilisent beaucoup les animaux et les simulateurs».
lefigaro
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