Sujet de la discussion : MedeSpace.Net :: LES AGENTS ANTIPLAQUETTAIRES

Publié par Administrateur le 04-08-2012 10:26
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Les plaquettes sont à l’origine du clou hémostatique initial au site de la lésion vasculaire. Elles participent aussi aux thromboses pathologiques à l’origine de l’infarctus du myocarde et des accidents thrombo-emboliques cérébraux et périphériques vasculaires.

De puissants inhibiteurs des fonctions plaquettaires développés ces dernières années méritent le qualificatif « d’antiplaquettaires » plutôt que celui d’anti-agrégants plaquettaires. Ces médicaments agissent de manière spécifique sur différentes fonctions plaquettaires et lorsqu’ils sont co-administrés, peuvent produire un effet pharmacodynamique additif, voire synergique. Ce sont des médicaments particulièrement utilisés lors des angioplasties vasculaires et des poses de stent, car ils participent à l’obtention d’un taux plus faible de thromboses et d’événements récurrents, tel que le syndrome coronarien aigu qui associe une instabilité de l’équilibre homéostasique de la coagulation et des fonctions plaquettaires.

1.2. LES DIFFÉRENTS AGENTS ANTIPLAQUETTAIRES


1.2.1. Aspirine (ASA)

Elle agit en se fixant de façon irréversible sur la COX 1 de la plaquette dont l’activité est inhibée durant toute sa durée de vie. La COX est une hémoprotéine glycoprotéine qui existe sous 3 isoformes (COX-1, -2 et -3). La COX 1 libère du thromboxane (ThrA2), qui est un puissant vasoconstricteur et
inducteur de l’agrégation plaquettaire.

L’ASA acétyle de manière sélective le groupement hydroxyle d’un résidu sérine (Ser 530) situé à 70 acides aminés de la portion C terminale de la COX1. Cela produit un groupement autour de l’oxygène de la Ser 530 qui est encombrant et empêche l’accès de l’acide arachidonique aux sites de fixation
actifs, entraînant une inhibition irréversible de la COX-1 [1]. Comme les plaquettes ne synthétisent pas de nouvelles protéines et que l’inhibition de la COX1 est irréversible, l’action de l’ASA sur les plaquettes est permanente durant toute leur durée de vie.

Une dose quotidienne d’ASA de 75 mg est suffisante pour induire une inactivation complète de la COX1. Les doses d’ASA utilisées vont de 50 à 500 mg par jour. Bien qu’une certaine dosedépendance de l’inhibition de l’agrégabilité plaquettaire soit observée in vitro à partir de 100 mg, les doses supérieures à 100 mg n’augmentent pas l’effet antithrombotique en clinique. Parmi les causes invoquées serait l’inhibition concomitante de la prostacycline avec des doses d’ASA supérieures à 100 mg. De plus fortes doses sont aussi associées à une augmentation de la toxicité de l’ASA, en particulier les saignements gastro-intestinaux.