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Publié par M Benatta le 27-06-2009 17:22
#7

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L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a recommandé jeudi aux professionnels de santé de ne plus prescire de médicaments contenant du dextropropoxyphène (DXP) tels que le Di-Antalvic, prévoyant un retrait définitif d’ici un an. Cette recommandation intervient quelques instants après une autre recommandation en ce sens émanant de l’agence européenne du médicament (EMEA). Les génériques du Di-Antalvic sont également concernés.
Ce médicament opiacé antidouleur, le dextropropoxyphène, souvent associé au paracétamol dans le Di-Antalvic et ses génériques, devrait donc être retiré du marché. Le retrait définitif des spécialités pharmaceutiques contenant du DXP devrait intervenir «dans un délai de l’ordre d’un an, afin notamment de permettre aux professionnels de santé d’envisager la meilleure alternative antalgique pour leurs patients». L’association du DXP et du paracétamol est un anti-douleur disponible en France sur prescription médicale. Il est indiqué notamment dans le traitement des douleurs qui ne sont pas soulagées par l’aspirine, le paracétamol ou l’ibuprofène. Une trentaine de spécialités pharmaceutiques contenant cette association sont à ce jour commercialisées en France, dont le Di-Antalvic.
Cet opiacé faible peut s’accumuler dans l’organisme en particulier en cas d’insuffisance rénale et chez les patients âgés, provoquant une intoxication. «Plus de 500 jours pour la réévaluation de l’association dextropropoxyphène + paracétamol alors que les risques mortels sont connus depuis plusieurs années», s’indigne Prescrire dans son numéro de juillet, en dénonçant «les lenteurs de l’agence européenne du médicament». «Enfin!», a dit à l’AFP le Dr Bruno Toussaint, de cette revue sans publicité consacrée aux médicaments, à propos du retrait imminent du dextropropoxyphène associé au paracétamol.
En France, les centres antipoison (enquête sur 1995-2003) dénombraient 7 décès par an en France quand l’Angleterre et le Pays de Galles comptaient plus de 300 décès consécutifs à des doses non recommandées et la Suède 200 décès par an. «Même si seul 1/5e de ces morts britanniques est lié à un surdosage involontaire -les autres relevant de suicides-, 7 ça ne fait pas le compte», estime le Dr Toussaint. «Cela ressemble au nuage de Tchernobyl: les dégâts qui s’arrêtent aux frontières», lance le Dr Toussaint devant de telles différences. Il évoque notamment les personnes âgées qui éliminent moins bien et chez lesquelles des surdosages mortels de Di-antalvic échappent probablement à l’attention. Combien de décès de personnes âgées traitées par Di-Antalvic ont paru de cause naturelle ou cardiaque sans dosage sanguin du dextropropoxyphène, interroge Prescrire? «Les décès dus à cette association ne sont pas justifiables. Mieux vaut aider les patients à s’en passer, et à utiliser d’autres antalgiques, en particulier le paracétamol et si besoin le tramadol ou la codéine», dit le Dr Toussaint.
Le dextropropoxyphène a été retiré du marché en Suisse en 2003, en Suède en 2005. En Angleterre et au Pays de Galles, le retrait définitif y était programmé pour fin 2007. En janvier 2009, un comité de spécialistes réunis par la Food and Drug Administration (FDA) s’est prononcé pour son retrait du marché américain. L’Afssaps remarquait en 2005 que le dosage en paracétamol se limitait à 8g maximum par boîte, une limite inférieure à celle retenue dans les pays concernés. Contre la douleur, «il n’est pas démontré que l’association dextropropoxyphène + paracétamol soit plus efficace que le paracétamol seul», affirme M.Toussaint.
(Source AFP)