Rétinite pigmentaire : des essais prometteurs
Publié par hammar le Mars 22 2009 13:02:53
Les malades qui en sont atteints risquent la cécité. Chez l'animal, l'injection d'une protéine a pu améliorer la vision...

Nouvelles étendues

Les malades qui en sont atteints risquent la cécité. Chez l'animal, l'injection d'une protéine a pu améliorer la vision.

Depuis plus de dix ans, le professeur José-Alain Sahel et son équipe de l'Inserm et des Quinze-Vingts travaillent de manière très méthodique pour mettre au point une thérapeutique contre les rétinites pigmentaires, ces maladies génétiques de la vision conduisant à la cécité et qui affectent 40 000 personnes dans notre pays.

Après avoir décrypté certains mécanismes de cette affection, ces chercheurs viennent de montrer que l'injection d'une protéine peut améliorer la vision chez des animaux présentant une forme similaire d'atteinte dégénérative héréditaire de la rétine. L'équipe du professeur Sahel espère pouvoir bientôt commencer des essais thérapeutiques chez l'homme. Ces résultats, publiés cette semaine dans la revue spécialisée Molecular Therapy, marquent une nouvelle avancée dans la recherche thérapeutique des maladies dégénératives de la rétine.

Ying Yang, chercheur à l'Institut de la vision, a ainsi pu montrer que l'injection de la protéine RdCVF augmente chez des souris le nombre de cônes, des cellules essentielles à la vision de jour, présents dans la rétine. Mais, surtout, que les animaux traités ont «une vision deux fois supérieure» à celle des animaux non traités. Cela indique que la protéine n'assure pas seulement la survie de ces cellules (cônes) mais préserve significativement leur fonction et ralentit ainsi la perte visuelle.

Premiers essais cliniques

Cette équipe, Thierry Léveillard, Saddek Mohand-Saïd, José-Alain Sahel de l'Institut de la vision, à Paris, a d'abord en 2004 contribué à identifier cette protéine à fort potentiel pour le traitement des dégénérescences rétiniennes héréditaires, avant d'arriver à la faire produire, puis à la tester sur modèle animal.

Désormais munis de ces résultats, les chercheurs travaillent avec la société Fovea Pharmaceuticals à développer une protéine RdCVF de synthèse, utilisable chez l'homme. «Notre objectif sera après cela de débuter les premiers essais cliniques le plus rapidement possible à l'hôpital des Quinze-Vingts (Paris)», indique le Pr Sahel.

Maladies génétiques, les rétinopathies pigmentaires s'attaquent aux cellules de l'œil (les photorécepteurs) qui convertissent le signal lumineux en un signal interprétable par le cerveau et conduisent progressivement à la cécité.

Les cellules à bâtonnets, servant à la vision de nuit, sont atteintes en premier. Leur disparition entraîne la perte de sécrétion de la protéine «nutritive». Les cônes, essentiels à l'acuité visuelle de jour, dégénèrent ensuite.

lefigaro