Ne l'appelez plus «grippe porcine» mais... A (H1N1)
Publié par hammar le Mai 02 2009 07:26:32
L'OMS a tranché : la grippe qui se propage dans le monde portera désormais son nom scientifique au grand soulagement des producteurs de porcs et du Mexique...

Nouvelles étendues

L'OMS a tranché : la grippe qui se propage dans le monde portera désormais son nom scientifique au grand soulagement des producteurs de porcs et du Mexique.

La guerre des noms a pris fin. Une semaine après son apparition sur le devant de la scène sanitaire, la «grippe porcine», qui s'est répandue au Mexique, a été rebaptisée jeudi «grippe A (H1N1)», par l'Organisation mondiale de la santé. Avec ce nouveau patronyme très politiquement correct, qui reprend la dénomination médicale du virus, l'agence onusienne espère faire taire toutes les polémiques autour du nom de la maladie.

Le terme «grippe porcine» avait été très décrié, à la fois par les producteurs de cochons et par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Plusieurs organisations de producteurs de porcs, notamment celles du Canada et du Brésil, avaient protesté par écrit à l'OMS. Elles estimaient que la dénomination grippe porcine «portait préjudice aux producteurs de porc du monde entier et pouvait entraîner de sérieuses pertes» pour le secteur dont les cours ont commencé à baisser. Surtout, soulignaient les producteurs, la dénomination «grippe porcine» est inexacte, scientifiquement parlant. «Ce virus a à la fois des caractéristiques porcines, aviaires et humaines. Mais à ce jour il n'a pas été isolé sur des animaux», avait en effet critiqué l'OIE, en début de semaine. «Il n'est donc pas justifié d'appeler cette maladie grippe porcine», s'était plainte l'organisation, qui proposait de rebaptiser le virus «grippe nord-américaine».
«Grippe mexicaine» un terme jugé discriminatoire

La dénomination «grippe porcine» gênait également Israël. En hébreu, la "grippe porcine" se traduit par «la grippe des porcs», or dans la religion juive le cochon est considéré comme un animal impur. Pour ne pas avoir à prononcer le nom de la bête, le vice-ministre israélien de la Santé, l'utra-orthodoxe Yaakov Litzman, avait retenu lundi le terme de «grippe du Mexique». Cette appellation n'avait pas fait long feu, l'ambassadeur du Mexique en Israël ayant présenté une protestation officielle.

Le Mexique s'est d'ailleurs montré très sourcilleux à ce sujet. Alors que nombre de journalistes français reprenaient à leur compte le terme «grippe mexicaine», l'ambassade du Mexique en France a pris jeudi contact avec les médias concernés pour tenter de contrer le phénomène. «L'utilisation de ce type de dénomination est discriminatoire et nuit à l'image d'un pays qui lutte de façon rapide et efficace pour éviter la propagation de ce virus et dont la stratégie a été reconnue par plusieurs Etats et organismes tels que l'OMS et l'Organisation panaméricaine de la santé», déclarait un communiqué de l'ambassade. «P ourquoi cibler le Mexique? Je ne l'accepte pas. Ce n'est pas le seul foyer. Ca a commencé en Amérique du Nord, pas seulement au Mexique», dénonçait l'ambassadeur du Mexique à Paris, Carlos de Icaza.

Soucieuse de ménager les intérêts économiques de ses producteurs et la susceptibilité de ses partenaires étrangers, la Commission européenne avait elle préconisé un troisième patronyme : «nouvelle grippe» («novel flu» en anglais).

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