Risque d’infarctus chez l’hypertendu : in vino veritas ?
Publié par La Pharmacienne le Décembre 05 2009 11:08:30


Il est bien connu que la consommation de boissons alcoolisées est un facteur favorisant l’hypertension artérielle. Un certain nombre de données suggèrent cependant que la consommation régulière d’alcool...

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Il est bien connu que la consommation de boissons alcoolisées est un facteur favorisant l’hypertension artérielle. Un certain nombre de données suggèrent cependant que la consommation régulière d’alcool – à dose modérée – pourrait avoir un effet bénéfique sur l’incidence des événements cardiovasculaires.


Ce bénéfice, en supposant qu’il soit réel, pourrait s’expliquer notamment par des effets favorables sur la sensibilité à l’insuline, sur les processus inflammatoires ou encore sur le HDL cholestérol voire sur l’agrégation plaquettaire…


Une équipe américaine a souhaité revenir sur ce sujet en s’intéressant exclusivement à des hommes, hypertendus non coronariens et accessoirement tous médecins ; le principe étant de chercher une relation entre consommation de boissons alcoolisées (estimée à l’aide d’un questionnaire auto administré) et incidence des événements coronariens à long terme.


Quelque 5 000 dossiers du registre PHS (Pysicians’ Health Study) ont été revus (n : 5164 ; âge moyen à l’inclusion : 58,1 ans). Au cours des seize années du suivi moyen, il est survenu 623 infarctus du myocarde (IDM).


Après ajustements divers et variés (âge, indice de masse corporel, tabagisme, niveau d’exercice physique, alimentation et cholestérolémie), il est apparu que plus important était le nombre de verres de boisson alcoolisée consommés, plus basse devenait l’incidence des IDM. En effet, par rapport aux sujets consommant moins d’une boisson alcoolisée par semaine, le hazard ratio (HR) pour les IDM était de 1,05 (intervalle de confiance à 95 % [IC] : 0,85-1,28) chez les sujets consommant de 1 à 4 verres chaque semaine. Il s’abaissait en revanche à 0,78 (IC : 0,64-0,97) et à 0,57 (IC : 0,35-0,95) respectivement chez les sujets consommant de 5 à 7 verres par semaine et chez ceux en consommant plus de 7 (p < 0,0022 pour la tendance).
La même tendance significative a été observée avec les critères secondaires de jugement (angor ou événements coronariens).


Résultats certes intéressants mais qui ne démontrent rien puisqu’il s’agit d’une simple étude d’observation. Le problème étant que toute étude prospective d’intervention apparaît impossible…


Dr Olivier Meillard

Britton K et coll. : Relation of alcohol consumption and coronary heart disease in hypertensive male physicians (from the Pysicians’ Health Study). Am J Cardiol 2009; 104: 932-5