"Medicrime" : une convention mondiale pour lutter contre la contrefaçon de médicaments
Publié par La Pharmacienne le Mai 03 2010 08:46:25




Bâle, Suisse - Alors que la vente sur Internet de certains médicaments pourrait être autorisée en France, le Conseil de l'Europe prépare en ce moment une convention destinée à lutter contre l'offre, y compris en ligne, de médicaments et produits sanitaires contrefaits et illicites.
La convention internationale Medicrime, présentée demain et vendredi à Bâle dans le nord de la Suisse, aura pour but de renforcer la lutte contre les produits médicaux contrefaits et les infractions similaires à la fois en Europe et dans le monde.


Élaborée depuis 2004 par les instances européennes, la convention sera également ouverte aux États non membres du Conseil de l’Europe, comme le sont les conventions récentes. Elle sera adoptée par le comité des ministres du Conseil de l’Europe le 12 mai, et ouverte à la signature et à la ratification par les États membres les 25 et 26 novembre 2010, à l'occasion de la conférence des ministres de la Justice à Istanbul.


"Nous n'avons pas préparé cette convention pour protéger les grandes firmes pharmaceutiques, mais bien pour protéger la santé publique", a souligné lundi Kristian Bartholin, juriste au Conseil de l'Europe, lors d'une conférence de presse.


Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de la moitié des médicaments achetés sur des sites internet seraient des faux. Pour certains pays en développement, il s’agit là d’un commerce très lucratif qui peut représenter jusqu’à 50% du marché. Seulement, ces pays recensent également un nombre important de décès liés à la consommation de faux médicaments.


Aujourd’hui les trafiquants restent difficiles à démasquer en raison du manque de coopération internationale et les sanctions à leur égard restent faibles. D’après Jean-Marc Spieser, de la Direction européenne de qualité du médicament, la production de faux médicaments augmente de plus de 100% chaque année.


"En Europe, nous sommes relativement à l'abri mais les trafiquants arrivent toujours à trouver une faille. Ces dernières années, on a par exemple vu exploser sur internet les offres de médicaments d'abord liés au plaisir sexuel, ou pour des régimes, et maintenant on voit aussi des médicaments pour traiter les maladies cardiaques ou la maladie de Parkinson. C'est dramatique !" a-t-il ajouté.


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