Le diagnostic anténatal de trisomie 21, bientôt par une simple prise de sang ?
Publié par La Pharmacienne le Janvier 21 2011 07:42:07
Des fragments d'ADN fœtal ont été retrouvés, « flottant » dans le sang maternel et cela pourrait bien révolutionner le domaine du diagnostic prénatal. Jusqu'à présent cette découverte n'a été exploitée, avec succès, que pour déterminer le sexe du fœtus ou son groupe sanguin chez des femmes Rhésus négatif. Une étude publiée récemment la met en application pour le diagnostic prénatal de la trisomie 21...
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Des fragments d'ADN fœtal ont été retrouvés, « flottant » dans le sang maternel et cela pourrait bien révolutionner le domaine du diagnostic prénatal. Jusqu'à présent cette découverte n'a été exploitée, avec succès, que pour déterminer le sexe du fœtus ou son groupe sanguin chez des femmes Rhésus négatif. Une étude publiée récemment la met en application pour le diagnostic prénatal de la trisomie 21.


En résumé, la présence d'ADN fœtal dans le sang maternel permet de repérer une augmentation anormale du chromosome 21 en cas de trisomie du fœtus, puisqu'il y a 3 copies du chromosome 21 au lieu de 2. Les molécules d'ADN fœtal présentes dans le sang maternel ne comptent toutefois que pour 10 à 20 % du total des molécules d'ADN dans le plasma maternel et une variation dans leur quantité était jusqu'à il y a peu difficile à mettre en évidence. La mise au point du séquençage du génome a permis de résoudre le problème, en identifiant et en quantifiant des millions de fragments d'ADN en quelques jours.


C'est ce séquençage qui a été utilisé dans l'étude publiée par le British Medical Journal. Elle concerne 753 patientes, toutes à haut risque de trisomie 21. Par la méthode du séquençage multiplex, les fœtus porteurs d'une trisomie 21ont été dépistés avec une sensibilité de 100 % et une spécificité de 97,9 %, donnant au test une valeur prédictive positive de 96,6 % et une valeur prédictive négative de 100 %.


Actuellement, le diagnostic prénatal de trisomie 21 se fait dans un premier temps par le dépistage des femmes à risque par un test sérique combiné à l'échographie, méthode qui permet de dépister plus de 90 % des fœtus atteints. Mais, revers de la médaille, ils conduisent à proposer une amniocentèse ou une ponction de trophoblaste à 3 à 5 % des femmes, avec un taux non négligeable de faux positifs. Or ces techniques invasives se traduisent 1 fois sur 100 par une fausse-couche. C'est à ces femmes que s'adresserait ce test par séquençage de l'ADN, constituant une étape supplémentaire de sélection des femmes pour qui l’amniocentèse sera nécessaire.


Les auteurs estiment qu'il permettrait de réduire à 0,1 % le nombre de femmes auxquelles une amniocentèse ou une ponction de trophoblaste devraient encore être proposées.


JIM