Cancer de la vessie : Le pronostic est meilleur en l’absence de tumeur sur la pièce de cystectomie totale
Publié par La Pharmacienne le Mars 15 2011 06:06:59
Le stade TNM reste le facteur pronostique le plus fiable en matière de cancers épithéliaux de la vessie (KV). Par ailleurs, dans certains cas (5-25 %), il n’y a plus aucun élément tumoral reconnaissable sur la pièce opératoire (pT0) lors de la cystectomie totale (CT), et la question se pose de savoir si le pronostic est alors meilleur que lorsqu’il persiste un résidu tumoral (pT+), controverse sur laquelle, du fait d’échantillons de patients trop petits, les avis sont très partagés...
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Le stade TNM reste le facteur pronostique le plus fiable en matière de cancers épithéliaux de la vessie (KV). Par ailleurs, dans certains cas (5-25 %), il n’y a plus aucun élément tumoral reconnaissable sur la pièce opératoire (pT0) lors de la cystectomie totale (CT), et la question se pose de savoir si le pronostic est alors meilleur que lorsqu’il persiste un résidu tumoral (pT+), controverse sur laquelle, du fait d’échantillons de patients trop petits, les avis sont très partagés.


Pour y répondre, les auteurs ont étudié une cohorte de 4 430 patients atteints de KV et ayant eu une CT issus de 12 centres d’Amérique du Nord et d’Europe, sans chimio ni radiothérapie néo-adjuvantes ; parmi eux, 228 (5 %) étaient pT0. Les opérés ont été suivis tous les 3, puis tous les 6 et 12 mois, et, en cas de décès, on en a recherché la cause auprès des médecins traitants.


Sur les 228 patients (188 hommes), 17 (7,5 %) avaient des ganglions envahis (N+) sur le curage et 128 (56 %) avaient un stade clinique x05; T2, c’est à dire avec infiltration de la musculeuse superficielle.


Au cours d’un suivi moyen de 4 ans, on a constaté 15 décès (6,6 %) liés au KV et 23 récidives (10 %), dont 9 chez les patients N+ (53 %). Les taux de survie spécifique à 3 et 5 ans ont été de 95 et 93 % (et de 88 et 83 % pour la survie globale).


Tant en analyse uni que multivariée, les 2 facteurs associés à un risque majoré de récidive et de mortalité ont été le sexe féminin et la positivité des ganglions prélevés.


Si on compare le devenir des malades pT0 à celui de leurs congénères, on constate que le taux de récidives et la mortalité sont similaires à celui des patients pTa/pTis (tumeur intra-muqueuse non infiltrante ou carcinome in situ), mais qu’il est significativement meilleur que celui des opérés dont la pièce de CT a révélé une lésion étiquetée pT1 (tumeur infiltrant la sous-muqueuse) ou plus profonde. La reprise des statistiques en éliminant les envahissements ganglionnaires confirme encore que les malades pT0 ont un meilleur pronostic que les pT1 ou pT2.


Le fait de ne pas retrouver de tumeur sur une pièce de cystectomie totale est un élément favorable, sans qu’il mette cependant totalement à l’abri des récidives ni de la mort ; si l’on parvient à identifier les patients les plus menacés, on pourra leur proposer un traitement postopératoire adapté.


JIM