Les salaires des résidents bloqués
Publié par MedeSpaceNews le Juin 20 2011 11:28:38
Les salaires des résidents en grève ont été gelés. Les menaces du ministre de la Santé ont été mises à exécution par certains directeurs de CHU. Le Collectif des médecins résidents prend acte et avertit que le gel des salaires s’apparente à une rupture de contrat qui n’est pas sans conséquence. Une rencontre nationale s’est tenue hier pour décider des suites à donner au mouvement.

Les premières sanctions sont tombées. Dans certains établissements de santé, les médecins résidents n’ont toujours pas perçu leurs salaires. Une situation loin de démobiliser les membres du Collectif autonome des médecins résidents (Camra). Le Dr Sahnoun, délégué du Collectif, est formel : la suspension des salaires est une rupture de contrat unilatérale qui risque d’avoir des conséquences. Les médecins ainsi sanctionnés ne comptent pas se laisser faire. Ils envisagent d’arrêter les gardes. Une proposition qui a été discutée au cours de la réunion nationale des résidents qui s’est tenue hier à Constantine.

Une réunion qui a duré toute la journée d’hier. Les résidents venus des différentes wilayas y ont fait le point sur le mouvement de grève qui dure depuis le 28 mars dernier. Les suites à donner à ce débrayage inédit seront connues aujourd’hui. Le Dr Yellès, également délégué du Camra, expliquait hier que le mouvement ne pouvait cependant s’arrêter sans qu’aucune revendication soit satisfaite.

Ni le statut ni le régime indemnitaire n’ont été pour le moment publiés au Journal officiel. Les résidents ont droit à des séries de promesses qui, pour le moment, ne se sont pas concrétisées. La question du service civil est toujours en suspens. Les déclarations du ministre de la Santé se suivent et se ressemblent : il clame depuis des semaines que le dossier ne faisait pas partie de ses prérogatives. Le Premier ministre interpellé à ce sujet a tenu un discours moralisateur.

«Ils veulent nous caricaturer», précise le Dr Yellès qui réagit vivement aux propos d’Ouyahia qu’il suspecte de vouloir diaboliser les résidents en donnant des leçons de patriotisme. Les médecins résidents, qui avaient réussi à forcer l’incroyable arsenal répressif déployé lors de la marche du 1er juin, avaient entrevu un soupçon d’espoir de voir la problématique du service civil résolue. Ils avaient en effet été reçus par le président de l’Assemblée populaire nationale (APN). Ziari, qui s’était montré sensible aux explications des résidents, avait ouvert une piste de réflexion sur l’instauration d’un moratoire sur le service civil.

Il proposait en parallèle un audit de ce dispositif. Il vient d’être désavoué par Ouyahia à qui l’idée du moratoire ne semble pas convenir. C’est dire la cacophonie qui a entouré la gestion de ce dossier. L’installation d’une commission dite des sages avait tourné court au regard du parti-pris de ses membres. Depuis, le ministère de la Santé semble ne plus vouloir œuvrer pour une sortie de crise. Ould Abbès tente même de faire comme ci le mouvement de grève ne paralysait pas les hôpitaux. Interpellé à ce sujet, il a tout simplement répondu : «Grève ? Mais de quelle grève parlez-vous ?» Une réponse qui en dit long sur l’absence de volonté manifeste de trouver une sortie de crise.

Source: Soird'Algérie