Rapport de l’ OMS et de l’ UNICEF sur les accidents
Publié par hammar le Décembre 14 2008 14:06:32
Environ 830 000 enfants dans le monde meurent chaque année d’accidents, selon un rapport publié la semaine dernière par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef...

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Les enfants des milieux défavorisés sont les premières victimes

Environ 830 000 enfants dans le monde meurent chaque année d’accidents, selon un rapport publié la semaine dernière par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef. Ainsi 95% des victimes sont recensées dans les pays pauvres ou en voie de développement. « Ce rapport est le fruit de la collaboration de plus de 180 experts de toutes les régions du monde », a souligné la directrice générale de l’Unicef, Ann M. Veneman.


« Il révèle que les traumatismes involontaires constituent la principale cause de décès d’enfants après l’âge de neuf ans et que 95% de ces traumatismes se produisent dans des pays en développement. Il faut faire davantage pour protéger les enfants », a-t-elle précisé. L’Afrique connaît le taux le plus élevé de décès des suites de traumatismes involontaires. Le rapport révèle qu’il est dix fois plus élevé en Afrique que dans des pays à revenu élevé d’Europe et du Pacifique occidental tels que l’Australie, la Nouvelle Zélande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède, où les taux de traumatismes des enfants sont les plus bas.

Dès l’âge de 9 ans, les accidents deviennent la première cause cumulée de mortalité, devant les maladies infectieuses, la malnutrition ou les guerres. « Le facteur social s’avère déterminant », a relevé Margie Peden de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Que l’on soit dans les pays riches ou en développement, ce sont les enfants des milieux défavorisés qui ont le plus de risques d’être victimes d’accidents », a-t-elle expliqué à la presse. Les principales causes de ces décès touchant les 0-19 ans sont les accidents de la route (260 000 morts par an), les noyades (175 000), les brûlures (96 000), les chutes (plus de 46 000 morts) et les intoxications (plus de 45 000), selon le document rédigé conjointement par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

L’Afrique recense le plus fort taux de victimes d’accidents de la route (19,9 pour 1000), suivi par l’est du bassin méditerranéen. La région du Pacifique occidental et l’Asie du Sud-Est ont le plus fort taux de noyades (27,4 pour 1000 et 12,3 pour mille). Et les brûlures sont plus fréquentes en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient. A la différence des autres causes d’accident, les brûlures touchent en majorité les filles. « Pendant trop longtemps, la mortalité infantile due aux accidents a été considérée comme une fatalité, une sorte de prix à payer au développement », a déploré Etienne Krug, du département Prévention de la violence et du traumatisme et handicap à l’OMS.

« Cette question de santé publique est relativement nouvelle car les thèmes des maladies infectieuses et de la malnutrition ont longtemps prédominé. Si bien que les décideurs politiques sont très surpris lorsqu’ils découvrent l’ampleur du phénomène », a relevé M. Krug. Les solutions déjà mises en œuvre dans certains pays comme la Suède, l’Australie, le Canada ou en Afrique ont fait leurs preuves, insiste le rapport. En Afrique du Sud, le nombre d’enfants ingurgitant par erreur de la paraffine a chuté de 50%, grâce à la conception de bouchons sécurisés pour les bidons de ce liquide très utilisé pour se chauffer ou s’éclairer.

« Les solutions nécessitent une approche incluant toutes les parties concernées », a souligné Pascal Villeneuve, directeur délégué à l’Unicef : « Les ministères de la Santé, mais aussi les autres ministères, ainsi que la société dans son ensemble, sans oublier les enfants eux-mêmes, peuvent être un important facteur de changement. » C’est la raison pour laquelle l’Unicef a conçu une version du rapport qui leur est spécifiquement destinée.


Source : el watan