Grève des praticiens de la santé
Publié par hammar le Décembre 14 2008 14:11:03
Les syndicats du secteur de la santé ont entamé, hier, leur deuxième mouvement de protestation depuis la rentrée sociale...

Nouvelles étendues
Le pouvoir veut pourrir la situation :

Les syndicats du secteur de la santé ont entamé, hier, leur deuxième mouvement de protestation depuis la rentrée sociale.

Les cinq organisations syndicales affiliées à la coordination nationale des syndicats autonomes de la fonction publique, initiatrices de cette grève, promettent d’ores et déjà de radicaliser leurs futures actions si les pouvoirs publics persistent à leur tourner le dos et à rester indifférents à leurs revendications légitimes.

La santé en Algérie est malade. Elle souffre de différents maux car le pouvoir refuse de prendre en charge le problème, qui est la valorisation du côté humain, à la racine. Ce sont les malades qui payent les conséquences de cette politique », a tonné hier un médecin rencontré à l’hôpital Mustapha. La grève des médecins, praticiens, psychologues, professeurs et docents... a été largement suivie, si l’on en croit les représentants des syndicats.

Selon ces derniers, tous les hôpitaux ont été paralysés à Alger, Boumerdès, Oran, Mascara, Tizi Ouzou pour ne citer que ceux-là et le seront ainsi jusqu’à mercredi prochain. Les différentes structures de santé dans toutes les wilayas ont tourné au ralenti, perturbant ainsi l’activité hospitalière. Le docteur Merabet, porte-parole de la coordination, avance que les praticiens de la santé ont réagi favorablement au mot d’ordre de grève puisqu’elle a été suivie à hauteur de 81%. A Oran, Boumerdès et Alger, prévient-il sur un ton menaçant, les activités d’urgence ont été cette fois-ci pleinement assurées, mais la prochaine fois il y aura le boycott même de ces services.

« Pour cette fois-ci, nous n’avons pas voulu boycotter les urgences pour ne pas pénaliser les citoyens, mais cette option fera l’objet de débats dans nos prochaines assemblées », a averti notre interlocuteur, qui explique qu’en dépit de la protestation, les médecins assureront un service minimum en prenant en charge les malades qui se présentent aux urgences dans un état grave, les femmes ayant atteint le stade d’accouchement, les personnes sous dialyse, celles qui se soignent au service cancérologie, celles soumises à un processus de vaccination antirabique.

Les médecins dénoncent unanimement le mépris du pouvoir à l’égard de l’élite de ce pays. « Nous subissons les maladies professionnelles, la pression, les insultes. Les salaires qu’on nous donne ne suffisent pas pour vivre. On dirait que c’est de l’aumône », a lancé un médecin avant d’ajouter : « Les fonctionnaires de la santé ne demandent pas un salaire exorbitant, simplement des rétributions dignes d’un médecin qui a passé la moitié de sa vie à faire des études. » « Nous revendiquons juste notre alignement avec les médecins des pays voisins. Si l’on veut arrêter l’hémorragie de l’exode vers l’étranger, l’Etat doit prendre en charge nos doléances », a estimé le docteur Merabet, qui rappelle les services concernés par la grève : les activités de soins et de consultation, l’enseignement en sciences médicales, les explorations biologiques et d’imagerie médicale, les activités de prévention.

Pour mieux marquer leur mécontentement, les praticiens de la santé observeront des sit-in dans toutes les villes. Aujourd’hui, à Alger il est prévu un sit-in au CHU Bab El Oued, demain à Parnet, mardi à Beni Messous et le dernier sera organisé au CHU Mustapha. Notons que le corps de la santé revendique la révision de la grille des salaires et du point indiciaire en rapport avec l’inflation galopante, le respect et la reconnaissance des syndicats autonomes par le gouvernement comme partenaire social à part entière, l’ouverture immédiate des négociations sur le régime indemnitaire et un statut digne pour les professionnels de la santé.


Source : el watan