Cancer de la prostate : les ultrasons à l’essai
Publié par MedeSpaceNews le Avril 19 2012 12:54:14
D’après une étude parue dans le Lancet Oncology, des chercheurs britanniques ont montré que l’utilisation des ultrasons pour traiter des tumeurs de petite taille de la prostate réduiraient les risques d’effets secondaires, tels que l’incontinence et les troubles de l’érection. Avec plus de 71 000 nouveaux cas et 5 000 morts, par an en France, le cancer de la prostate est l’un des cancers les plus fréquents et les plus meurtriers chez l’homme. Différents traitements existent en fonction du degré d’avancée de la tumeur : chirurgie d’ablation, radiothérapie, hormonothérapie ou chimiothérapie. Le plus souvent, les spécialistes ont recours pour soigner leur patient à une combinaison de plusieurs de ces méthodes. Malheureusement, toutes ces thérapeutiques ont un point commun : les effets secondaires. En effet, incontinence et troubles de l’érection sont souvent évoqués comme faisant partie des complications courantes des traitements de lutte contre le cancer de la prostate.
Afin de réduire les risques de survenue d’effets secondaires lourds et souvent mal vécus par les patients, d’autres traitements localisés sont parfois utilisés, comme la curiethérapie, la cryothérapie, la photothérapie dynamique ou les ultrasons intensités. Cependant, peu d’études ont été menées pour évaluer leur efficacité et leur innocuité.

Afin de remédier à cet écueil, Ashim Ahmed et ses collègues de l’Université du Collège de Londres ont donc décidé de suivre 41 hommes âgés de 45 à 80 ans, atteints d’une tumeur de petite taille, ayant un taux de PSA (marqueur contesté du cancer de la prostate) et score de Gleason (marqueur de l’agressivité d’une tumeur) faibles. Tous ont été traités entre juin 2007 et juin 2010 par ultrasons de haute densité, par voie intrarectale sous anesthésie générale.
Un an après l’intervention, il n’y avait plus aucune trace de cellules cancéreuses à la biopsie chez 95 % des patients. Toutefois 4 d’entre eux ont subi un second traitement par ultrasons 6 mois après le premier. Au delà de ces bons résultats sur l’éradication de la tumeur, aucun des participants n’a été confronté par la suite à des problèmes d’incontinence et seul 10 % d’entre eux se sont plaints de troubles de l’érection.
Ainsi, sur des tumeurs localisées de petites tailles, les ultrasons semblent un traitement particulièrement adapté permettant de guérir le patient et de lui éviter des complications handicapantes. Les chercheurs estiment qu’un essai plus vaste incluant un plus grand nombre de patients devrait être mis en route pour confirmer ces premiers résultats fort encourageants.

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