Arrêtez les comprimés : paracétamol et douleurs lombaires
Publié par Administrateur le Octobre 15 2014 19:20:07
Le paracétamol n'améliore pas le délai de récupération chez les patients souffrant de douleurs lombaires

Nouvelles étendues
Le paracétamol administré régulièrement est l'analgésique de première intention recommandé pour le traitement des douleurs lombaires aiguës ; toutefois, il n'existe aucune donnée pertinente qui corrobore cette recommandation.

Notre étude visait à évaluer l'efficacité du paracétamol administré régulièrement ou au besoin en vue d'améliorer le délai de guérison de la douleur, par rapport au placebo, chez les patients souffrant de douleurs lombaires. Méthodes : nous avons réalisé un essai multicentrique, à double placebo, randomisé et contrôlé par placebo dans 235 centres de soins primaires à Sydney, en Australie, du 11 novembre 2009 au 5 mars 2013. Nous avons réparti aléatoirement les patients souffrant de lombalgie aiguë selon un rapport 1:1:1, pour recevoir des doses régulières de paracétamol pendant 4 semaines environ (trois fois par jour, soit l'équivalent de 3 990 mg de paracétamol par jour), des doses administrées au besoin (prises lorsque nécessaire pour soulager la douleur, dose maximale de 4 000 mg de paracétamol par jour) ou un placebo.

La randomisation a été effectuée conformément à un plan de randomisation centralisé élaboré par un chercheur qui n'a participé ni au recrutement des patients ni à la collecte de données. Les patients et le personnel de tous les sites ont été masqués lors de l'attribution du traitement. Tous les participants ont reçu des conseils sur la base des meilleures données factuelles et ont été suivis pendant 3 mois. Le résultat principal était le délai de guérison de la douleur lombaire, l'état de récupération étant défini par un score de 0 ou 1 (sur une échelle de douleur de 0 à 10) sur une période de 7 jours consécutifs. Toutes les données ont été analysées selon l'intention de traiter. Cette étude est inscrite au registre des essais cliniques de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, sous le numéro ACTN 12609000966291.

Résultats : 550 participants ont été affectés au groupe de traitement régulier (550 analysés), 549 patients ont été affectés au groupe de traitement en fonction des besoins (546 analysés), et 553 patients ont été affectés au groupe placebo (547 analysés). Le délai moyen de récupération était de 17 jours (IC à 95 % de 14 à 19) dans le groupe recevant un traitement régulier, de 17 jours (15 à 20) dans le groupe recevant un traitement en fonction des besoins, et de 16 jours (14 à 20) dans le groupe placebo (rapport de risque du traitement régulier contre placebo 0,99, IC à 95 % de 0,87 à 1,14 ; traitement en fonction des besoins contre placebo 1,05, de 0,92 à 1,19 ; groupe de traitement régulier contre groupe de traitement en fonction des besoins 1,05, de 0,92 à 1,20). Aucune différence n'a été enregistrée entre les groupes de traitement en ce qui concerne le délai de récupération (p = 0,79 ajusté). L'observance du traitement par des comprimés réguliers (doses moyennes de 6 comprimés au maximum, pris par participant et par jour ; 4,0 [écart interquartile (EI) de 1,6 à 5,7] dans le groupe de patients recevant le traitement régulier, 3,9 [de 1,5 à 5,6] dans le groupe de patients recevant le traitement en fonction des besoins, et 4,0 [de 1,5 à 5,7] dans le groupe placebo), et le nombre de patients ayant signalé des effets indésirables (99 [18,5 %] dans le groupe de patients recevant le traitement régulier, 99 [18,7 %] dans le groupe de patients recevant le traitement en fonction des besoins, et 98 [18,5 %] dans le groupe placebo) étaient similaires dans les différents groupes.

Interprétation : nos résultats suggèrent que l'administration de doses régulières ou au besoin de paracétamol n'a pas d'influence sur le délai de récupération par rapport au placebo en ce qui concerne le traitement des douleurs lombaires, ce qui remet en question la recommandation universelle du paracétamol à ce groupe de patients.