Le dossier médical personnel sur la Toile en 2009
Publié par Administrateur le Juin 24 2008 09:47:12
PARIS - La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a présenté lundi son plan de relance du dossier médical personnel (DMP), dont la mise en place tarde depuis la loi d'août 1994.

Basé sur le volontariat, le DPM devrait être opérationnel dès 2009. Le coût du lancement entre 2009 et 2012 est estimé à 900 millions d'euros, et devrait atteindre 100 millions d'euros par an à compter de 2012.
Nouvelles étendues
Le DPM est un "outil de qualité des soins", et non pas un "outil économique", il doit "faciliter la coopération entre professionnels de santé", a affirmé Roselyne Bachelot lors d'un point presse à l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, hôpital pionnier dans la mise en place du dossier patient numérique.

Dès 2009, chaque individu doté d'un numéro d'identification pourra, s'il le souhaite, ouvrir un DMP via Internet, la ministre s'étant engagée à "supprimer les sanctions financières prévues dans la loi de 2004 pour les patients qui ne l'ouvriraient pas".

Un portail de confiance assurant un accès sécurisé, un identifiant national de santé pour chacun, un hébergement national des données: une fois le cadre national du DMP posé, il appartiendra au médecin consulté d'entrer les informations médicales avec l'accord de son patient. Le dossier s'enrichira au fur et à mesure de données essentielles, notamment des médicaments délivrés (grâce au dossier pharmaceutique et au webmédecin), des comptes rendus de radiologie, des résultats des analyses de biologie et des comptes rendus hospitaliers.

"Le DPM sera l'outil de liaison entre tous les intervenants", a déclaré Roselyne Bachelot, prenant l'exemple des diabétiques, deux millions de personnes dans notre pays, suivies par plusieurs professionnels de différentes disciplines (médecin traitant, cardiologue, ophtalmologue, podologue, infirmière...).

Par ailleurs, le DMP sera "complété par des services de base", comme "le recueil de la volonté du patient en matière de don d'organes", ou encore "une fonction d'agenda pour les rendez-vous", a souligné la ministre.

Consciente que le succès de cet outil ne peut pas se "décréter", qu'il doit "s'adapter" aux besoins des professionnels de santé et des patients, Roselyne Bachelot a annoncé le lancement parallèle "de projets pilotes" qui seront "évalués en continu". Parmi ces projets destinés à expérimenter de "nouveaux services à forte valeur ajoutée", citons pour les patients les rappels automatiques de vaccins, de dépistage, d'examen, ou d'autosurveillance comme celle de la glycémie pour les diabétiques. Il y aura également le DPM de l'enfant, le suivi des malades diabétiques, la prise en charge coordonnée des cancers, la prescription électronique...

Créé par la loi du 13 août 2004, le DMP devait "favoriser la coordination, la qualité et la continuité des soins" en permettant aux professionnels de santé d'accéder par Internet aux données médicales du patient. Les difficultés de mise en oeuvre du projet (calendrier trop serré, divergences sur le périmètre du contenu et des usages du DMP) avaient conduit une mission d'audit créée en 2007 à conclure à la nécessité de relancer "le projet sur de nouvelles bases".

En France, à l'heure actuelle, aucun dispositif ne permet aux professionnels de santé de partager les données médicales concernant un patient.