Stress et antidépresseurs font vieillir la peau plus vite
Publié par hammar le Février 21 2009 13:22:12
Une étude sur des sœurs jumelles met en évidence l'effet incontestable du soleil, du tabac, mais aussi, ce que l'on savait moins, du stress et de la prise d'antidépresseurs...

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Une étude sur des sœurs jumelles met en évidence l'effet incontestable du soleil, du tabac, mais aussi, ce que l'on savait moins, du stress et de la prise d'antidépresseurs.

La lutte contre le vieillissement de la peau est devenue dans les pays riches un des combats les mieux partagés des femmes mais aussi des hommes. Sans doute ­parce que c'est le marqueur le plus visible du temps qui passe dans une société qui valorise avant tout la jeunesse et la beauté. Ce vieillissement cutané est lié à un phénomène intrinsèque irréversible, qui affecte toutes les cellules de l'organisme avec le temps, y compris celles de la peau. Mais il est aussi lié au mode de vie et à l'environnement.

Le 3 février, la revue américaine Plastic et Reconstructive Surgery a publié, sur son site, les résultats préliminaires d'une étude (à paraître en avril en intégralité) comparant l'aspect du visage de sœurs jumelles avec leur mode de vie. Il en résulte qu'un certain nombre de facteurs connus sont liés au vieillissement, le soleil, le tabac, l'alcool. Mais fait nouveau, ce travail met aussi en évidence le rôle du stress et de la prise d'antidépresseurs.

L'étude porte sur 186 couples de jumelles qui ont été recrutés en 2006 au Festival annuel des jumeaux qui s'est déroulé dans l'Ohio à Twinsburg. «La recherche sur les jumeaux est particulièrement utile dans l'étude du vieillissement de la peau, parce que les jumeaux sont génétiquement programmés pour vieillir de la même manière. Les différences dans leur apparence offrent des clés pour comprendre comment l'environnement et le mode de vie peuvent le modifier», explique l'auteur de l'étude, le Dr Bahman Guyuron, chef du département de chirurgie plastique de l'hôpital universitaire de Cleveland.

Dans un premier temps, les chercheurs ont pris des photos de chacune des sœurs jumelles et demandé à un groupe d'experts indépendants de leur attribuer un âge. Ils ont ensuite interrogé ­chacune des participantes pour connaître avec précision leur mode de vie, alimentation, tabagisme, dépression, exposition au soleil… Et enfin, ils ont mis en corrélation pour chaque couple de jumelles, l'âge apparent avec le mode de vie.

Résultats jusqu'alors inédits

Le tabagisme et l'exposition au soleil sont deux facteurs déjà connus, mais confirmés ici, de vieillissement de la peau. Les auteurs ont pu calculer que dix ans de tabagisme augmentent de 2,5 ans l'âge apparent, par rapport à la jumelle qui ne fume pas. L'exposition au soleil est un facteur retrouvé dans toutes les études, tout particulièrement ici pour les femmes qui ont beaucoup d'activités en extérieur, professionnelles ou encore qui jouent depuis de longues années au golf ou au tennis.

Ce travail met aussi en évidence des résultats jusqu'alors inédits. Le stress fréquent est un facteur de vieillissement. De même, les jumelles divorcées paraissaient en moyenne deux ans plus âgées que leurs sœurs mariées ou veuves. La consommation d'antidépresseurs est aussi associée avec une apparence plus «vieille», même s'il n'est pas possible de dire s'il s'agit d'une conséquence de la dépression ou des médicaments…

De manière surprenante, cette étude révèle un lien entre le vieillissement facial et le poids corporel. Pour les femmes de moins de 40 ans, un surpoids est associé avec un visage plus vieux. Après 40 ans, ce même surpoids confère un aspect plus jeune. Conclusion du docteur Guyuron : une perte de poids excessive après 40 ans est préjudiciable pour ce qui est de l'attrait physique exercé sur les autres… Par ailleurs, le traitement hormonal de la ménopause améliore l'apparence, mais seulement s'il est suivi plus de seize ans. Or, l'on sait que pris au-delà de cinq ans, ce traitement augmente le risque de cancer du sein.

Ce type de recherche s'est toujours focalisé sur le sexe féminin. Alors que les hommes eux aussi scrutent de plus en plus souvent leur visage avec inquiétude. Le Dr Guyuron a promis au New York Times qu'il réalisera la même étude, mais cette fois sur des jumeaux de sexe masculin.

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