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Cours de médecine, pharmacie et chirurgie dentaire

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La contention

 

I. Définition :

La contention consiste à réunir une ou plusieurs dents trop mobiles, entre elles ou à des dents moins mobiles, afin que :

  •        les charges qu’elles transmettent au parodonte ne participent pas à    l’aggravation de lésions préétablies
  •       les dents mobiles assument normalement la fonction qui leur est dévolue
  •        les dents au parodonte réduit ne subissent pas de forces excessives
  •       les éventuels traitements chirurgicaux puissent être entrepris sans compromettre la conservation des dents les plus alvéolysées.

II. classification des mobilités

La mobilité est déterminée manuellement avec 2 manches d’instrument ou avec un appareil de mesure (Perio Testâ Siemens).
L’échelle de Mühlemann est la plus fréquemment employée. Elle définit 4 classes de mobilité :
I : mobilité physiologique
II : mobilité augmentée, inférieure à 1 mm dans le sens vestibulo-lingual
III : mobilité supérieure à 1 mm, mais sans altération de la fonction pour le patient
IV : fonction perturbée et déplacement vertical

III .principes de contention

III.1. Principes mécaniques


III.1.1. Principe de Roy (1935)


Il définit 3 plans de mobilité vestibulo-lingual :
Plan frontal dans lequel se déplacent les molaires
Plan intermédiaire dans lequel se déplacent les prémolaires et canines
Plan sagittal dans lequel se déplacent les incisives
Plus la contention réunira un grand nombre de ces plans, plus la contention sera efficace.


III.1.2.     Principe du polygone de contention


Voisin du principe de Roy, il est décrit par Fourel et Falabrègues (1980). Si un dispositif rigide réunit 2 dents mobiles de la même hémi arcade, l’ensemble restera mobile par rotation autour d’un axe réunissant les 2 hypomochlions. Mais si ce dispositif est relié de façon rigide à une troisième dent mobile disposée en triangle par rapport aux 2 autres, le mouvement précédent est annulé et l’ensemble du dispositif devient rigide.

III.2. Principes biologiques

  • Respect de l’hygiène
  • La contention doit permettre le contrôle de plaque. Les espaces interdentaires  resteront bien ouverts pour un passage aisé des brossettes.
  • Respect de la fonction
  • Pas d’interférences en protrusion ou en latéralité, respect de l’occlusion statique

IV. Indications

  • Avant traitement parodontal, quand la mobilité est très importante et que le praticien estime qu’il existe un risque d’avulsion ou de luxation accidentelle
  • Après traitement parodontal en cas de mobilité croissante ou de mobilité résiduelle qui gène la fonction
  • En urgence, après un traumatisme
  • Quand une migration dentaire consécutive à une parodontite est corrigée par orthodontie, une contention est nécessaire pour prévenir la récidive.  

V. Contre indication

Absolues :

  • patient non motivé
  • Absence d’hygiène
  • Susceptibilité à la carie

 Relatives :

  • Facteurs esthétiques
  • Volume pulpaire (pour les contentions intracoronaires)
  • Coût de certains types de contention réalisées au laboratoire en rapport avec le pronostic présumé de conservation des dents contenues.

VI. les différents moyens de contention :

VI.1. Contention temporaire


VI.1.1. Contention avec du fil de soie


VI.1.1.1. Technique :


Elle est faite avec du fil ciré à la façon d’une ligature métallique, en commençant avec un double cerclage cervical de la première dent, fermé par un double nœud. Les dents suivantes sont entourées au-dessus du cingulum avec un double nœud proximal. On termine sur la dernière dent comme sur la première.


VI.1.1.2. Avantages :

  • Rapide
  • quasi invisible
  • utile dans le cadre de l’urgence
  • Les dents peuvent être réalignées 

VI.1.1.3. Inconvénients :


Fragile, ne peut résister que quelques jours


VI.1.2. Collage proximal


VI.1.2.1. Technique :


Mise en place de plots de composites au niveau des points de contacts


VI.1.2.2. Avantages

  • Esthétique
  • rapide

VI.1.2.3. Inconvénient :

Ne peut durer que quelques semaines

VI.1.3. Ligatures métalliques

VI.1.3.1. Ligature en échelle

VI.1.3.1.1. Technique

Le fil est enroulé autour de la dent à l’extrémité de la série à solidariser. Les chefs sont placés en vestibulaire et en lingual, amenés à l’autre extrémité du groupe de dents mobiles, enroulés autour de la dernière dent et réunis au moyen d’un toron en lingual. Ce dernier ne sera serré définitivement qu’à la fin de l’opération.

Des petits morceaux de fil de 3 cm sont pliés en U. A chaque espace interdentaire, ces fils pliés sont placés de part et d’autre de la première ligature, les 2 bras du U réunis en vestibulaire au moyen d’un toron. Ces torons seront ensuite rabattus dans l’espace interdentaire.

VI.1.3.1.2. Avantages

  • Solide
  • facile à réparer
  • maintenue plusieurs semaines en bouche
  • faible coût

VI.1.3.1.3. Inconvénient

Les torons peuvent être irritants localement et empêchent une hygiène interdentaire correcte

 

VI.1.3.2. Ligature de Berliner

VI.1.3.2.1. Technique

Il y a cerclage de la dent extrême, puis passage d’un des chefs alternativement en vestibulaire et en lingual.

VI.1.3.2.2. Avantage

Un seul fil

VI.1.3.2.3. Inconvénients

  • Moins bonne stabilité
  • non réparable

 

VI.1.3.3. Ligature en huit

VI.1.3.3.1. Technique

On enroule la ligature autour d’un premier pilier qui se situe à l’une des extrémités de la série de dents à consolider. Le chef lingual vient en position vestibulaire et le chef vestibulaire en position linguale. Les 2 chefs s’entrecroisent donc dans la zone interproximale. Sur le dernier pilier on fait un simple cerclage suivi d’un toron.

VI.1.3.3.2. Avantages

  • Rapide
  • faible coût

VI.1.3.3.3. Inconvénients :

  • Manque de rigidité
  • risque de rupture

Il faut noter qu’à ces ligatures métalliques il est possible d’ajouter du composite pour les immobiliser.

VI.2. Attelles semi définitives

VI.2.1. Rainures linguales ou occlusales

 

VI.2.1.1. Technique

Une gouttière linguale/palatine ou occlusale (pour les secteurs latéraux), est taillée pour y placer un gros fil d’orthodontie (1,2 mm de diamètre) en acier inoxydable, ou un treillis de fibres de polyéthylène. Puis le sillon est obturé avec du composite.

VI.2.1.2. Avantages

  • Stabilité
  • facilité d’exécution
  • esthétique

VI.2.1.3. Inconvénients

  • Anesthésie
  • entente préalable dans le cas de fil métallique
  • préparation de la dent

VI.2.2. Attelles en U

VI.2.2.1. Technique

  • Préparation des puits
  • façonner la barre en U
  • sceller la barre

VI.2.2.2. Avantages

  • Esthétique
  • coût réduit
  • fiable
  • taille réduite et modulable

VI.2.2.3. Inconvénients

  • Problèmes esthétiques si diastèmes
  • anesthésie
  • mise en oeuvre assez longue

VI.3. Contention définitive

VI.3.1. Attelles de contentions collées

VI.3.1.1. Technique

Elle fait appel aux techniques prothétiques semblables à celles utilisées pour les ponts collés. Il y aura donc une préparation pelliculaire des dents à laquelle on pourra ajouter d’autres préparations (rainures, appuis proximaux, tenons dentinaires) et une prise d’empreinte.

VI.3.1.2. Avantages

  • Esthétique
  • permet le remplacement d’une dent absente

 

VI.3.1.3. Inconvénients

  • La prise d’empreinte de dents mobiles peut poser problème : on peut alors être amené à faire une contention extra-coronaire provisoire en attendant la pose de l’attelle
  • Il y a un risque de décollement partiel d’un élément avec infiltration carieuse
  • Coût

6.3.2. Prothèse conjointe

La technique utilisée est la même que pour des éléments unitaires de prothèse conjointe sauf qu’ici les éléments seront solidarisés. Cette technique présente un avantage esthétique mais son coût est élevé et sa mise en œuvre complexe.

VII.  conclusion :

Les indications des contentions sont limitées mais elles assurent un grand confort fonctionnel.

Il est important de noter que les contentions ne permettent pas de retrouver un volume osseux mais elles favorisent la cicatrisation parodontale en réduisant les mobilités et en favorisant l’hygiène.

 

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