Les ostéites des maxillaires
I. Définition :
L’ostéite est un processus inflammatoire du tissu osseux.
Elle est causée le plus souvent par un agent pathogène; et peut évoluer selon un mode aigue ou chronique.
Son aspect clinique varie selon :
-La localisation
Corticale : ostéite
Médullaire : ostéomyélite
Périoste: périostite
–La présence ou non de suppuration
-La durée : aigue ou chronique
-La cause
Dans la majorité des cas, elles sont liées à une cause locale bien identifiée : dento-alvéolaire, traumatique, tumorale…
II. Les étiologies
1/ Cause locale ou régionale:origine infectieux :
– L’organe dentaire
C’est la cause la plus fréquente « pulpite, granulome, kyste périapical, parodontopathie…»
– Traumatismes maxillo-facial (exp. fracture)
– Tumeurs, bénignes ou malignes
– Origine iatrogène
Elle est la conséquence d’un geste thérapeutique « exodontie notamment dent incluse, chirurgie des maxillaire… »
2/ Cause générale :
Au cours de certaines maladies infectieuses, il peut y avoir une atteinte diffuse du squelette.
Les ostéomyélites hématogènes ont une origine souvent cutanée (furoncle) ou ORL (angine).
3/ Cause exogène :
Physique :
– Le réchauffement de l’os par les instruments rotatifs
– Les radiations ionisantes qui sont utilisés dans le traitement des cancers
Chimique :
– Intoxication arsenicale, phosphorée, fluorée
4/ Cause favorisante
– L’âge:
Les ostéites sont plus fréquentes chez l’enfant du fait des éruptions successives qui provoquent des remaniements osseux.
Les personnes âgées présentent une résorption osseuse qui suit l’édentation
– Le terrain:
Certains états morbides prédisposent les patients aux infections qui peuvent revêtir une allure plus grave « diabète, sida, dystrophie osseuse, ostéoporose »
III. Les ostéites circonscrites
1. Au niveau du rebord alvéolaire :
A/ Les alvéolites:
– Ce sont des affections post-extractionnelles, relativement fréquente
– Cliniquement, on décrit deux formes d’alvéolites
A-1 / Alvéolites sèches
-Elle apparaît une heure après l’extraction
Symptomatologie :
– Douleur vives au moindre contact, continue, irradiante à l’hémiface
Clinique :
– Un alvéole sec
– Des parois osseuses blanchâtres
– L’os est visible
CAT
– Curetage de l’alvéole sous anesthésie locale sans vasoconstricteur jusqu’à saignement
– Rincer l’alvéole avec une solution antiseptique et mettre en place un pansement résorbable à base d’eugénol
– Prescription d’antibiotiques, antalgiques
–
A-2 / Alvéolites suppurées
– 2 à 3 jours après l’extraction
– Elle est due à la surinfection de l’alvéole
Symptomatologie :
– Douleur vive moins intense que la précédente, associée à un œdème des parties molles et un trismus
Clinique :
– Muqueuse rouge, enflammée saignante
– Les parois de l’alvéole sont comblées par des bourgeons brunâtre, congestifs
– Halitose
CAT :
– Curetage sous anesthésie
– Aspetie de l’alvéole
– La prescription d’antibiotique est systématique
B/ Le syndrome du septum :
C’est une affection du septum dentaire, ce dernier peut être exposé à une irritation locale secondaire (un mauvais point de contact inter dentaire, une obturation débordante, une prothèse traumatisante)
Clinique
– La papille inter dentaire s’ulcère, oedématiée
– Os découvert, nécrosé, séquestre
Radio
– Septum inter dentaire flou « Fer de lance »
CAT
– Traitement étiologique
– Curetage inter dentaire, lavage à l’H2O2 ou à l’eugénol
2 / Ostéite circonscrite centrale
Plus fréquente à la mandibule: région PM et symphysaire (structure plus spongieuse)
Clinique :
– Signes généraux marqués
– Fistulisation sous mentonnière
– Mobilité dentaire
Radio :
– Lésions apicales radio claire
– Zones floues de décalcification osseuse
– Ostéolyse diffuse
CAT :
– Antibiothérapie
– Traitement radical ou conservateur
– Drainage de la collection après réchauffement
3/ Ostéites circonscrites corticale
Elle progresse de la périphérie (cortical) vers la profondeur (médullaire)
Le périoste est la corticale se nécrosent
Clinique :
– Tuméfaction osseuse douloureuse avec présence de fistule
– Signe de Vincent négatif
– Pas de mobilité dentaire
Radio :
– Zone claire de décalcification avec ou sans formation de séquestre
CAT :
– Antibiothérapie
– Traitement étiologique radical ou conservateur
– Drainage de la collection après réchauffement
–
IV. Les ostéites diffusées :
Appelées aussi « Ostéomyélite »
– Extension d’un processus infectieux circonscrit
– Extraction dentaire traumatisante, infection dentaire apicale
– Ou péri coronarite
– Sur le plan clinique et radiologique, ce type d’ostéite évolue selon plusieurs phases:
Phase initiale ou de début
– Elle débute par une infection apicale
– Douleurs intenses, irradiante, continue rebelle aux antalgiques
– Dents mobiles
– Le vestibule comblé, soulevé par une masse douloureuse et dure faisant corps avec l’os
– Les signes généraux sont importants
– Le signe de Vincent est positif
– Trismus, adénopathies cervicales
– Pas de signe radiologique
Phase d’état ou de suppuration
– Collection purulente avec aggravation des signes cliniques
– Raréfaction osseuse s’installe
– Le rebord basilaire est épais
Phase de fistulisation
– Fistulisation cutanée ou muqueuse d’aspect bourgeonnante
– Régression des signes généraux
Phase de séquestration
– Disparition des douleurs et des signes généraux
– Tuméfaction et trismus persistant
– Poussées inflammatoires successives avec l’élimination du séquestre osseux
– Os radiologiquement floconneux et séquestre
Phase de réparation
– Disparition du processus infectieux
– Régénération osseuse
– Perte des dents, troubles de croissances, déformation osseuse
– Cicatrice rétractile, ankylose temporo mandibulaire
V .Les ostéites diffuses
1/ Les ostéites diffuses aigues
Clinique
– Douleur intense
– Trismus
– État générale altéré
– Peau tendue et rosé
– Mobilité dentaire
– La tuméfaction des deux tables osseuses, envahit les régions jugales, géniennes et sous maxillaires
– Macro polyadénopathies cervico-faciales
– Formation de séquestre
– Signe de Vincent positif
Radio
– Zone de déminéralisation floue claire
2/ Les ostéites diffuses sub-aigues
Clinique
– Siégeant au niveau de l’angle mandibulaire
– Fréquente chez l’enfant
– Début insidieux sans signes infectieux nettes
– Tuméfaction des deux tables osseuses, est dure.
Radio
– Soufflure de l’os
– Raréfaction centrale
– Réaction périoste
– Parfois disparition de la corticale
3/ Les ostéites diffuses chronique
– Font suite aux formes précédentes maltraitées
– Association de destruction et construction osseuse
Clinique :
– Tuméfaction mandibulaire
– Œdème des parties molles
– Des poussées douloureuses
– Des signes généraux discrets
– Fistule multiple
– Signe de Vincent positif
– Os de consistance « sucre mouillé »
Radio :
– Image radio clair géodique
4/ Les ostéites diffuses fibreuse hyperplasiques
– Elle se manifeste par des hypertrophies pour lesquelles on envisage une origine dentaire, lorsqu’elles se situent en regard d’une dent mortifiée
Clinique
– Signes fonctionnels absents
– L’évolution est très lente
Radio
– Image floconneuse
– La biopsie seule peut la différenciée d’une dysplasie fibreuse
CAT
– Nécessite l’hospitalisation
– Antibiothérapie intense et prolongée (Intraveineuse)
– Élimination du tissu nécrosé
– Drainage sous antibiotiques
VI .Les ostéites de causes générales
A/ Ostéites hématogènes « ostéomyélite »
A-1/ Ostéomyélite aigue
– Plus fréquente chez l’enfant que l’adulte
Clinique
– Douleur intense, continue
– Trismus séré
– Adénopathies cervicales inflammatoires
– Tuméfaction osseuse masquée par un œdème des tissus mous
– Peau rouge, tendue et luisante
– Tuméfaction devenue fluctuante en quelques jours
Radio
– Raréfaction osseuse
A-2/ Ostéomyélite chronique
– Elle est très rare
– Siégeant au niveau du bord inférieur mandibulaire qui s’hypertrophie
Clinique
– Asymétrie, trismus
– Jamais de fistulisation
– Peu ou pas d’adénopathie cervicale, ni signes généraux
Radio
– Réaction périoste
– Zone d’ostéolyse et sclérose
– Épaississement osseux en hauteur et en largeur
– Racines dentaires résorbées
–
VII. Les ostéites spécifiques
1/ Ostéites actinomycosique
– Se manifeste sous forme de cellulite chronique, le germe responsable est le «l’Actinobactérium israilie »
Radio
– Spécifique
CAT
– Antibiothérapie dirigée et de longue durée
– Pénicilline G
– Ampicilline ou clindamycine
– Curetage, élimination du séquestre
2/ Ostéites mycosiques
– Très rare au niveau des maxillaires
– Patient immunodéprimé
– Le germe responsable est le « Candidas Albican »
3/ Ostéites syphilitiques
– Apparaît comme une tuméfaction inflammatoire
– La sérologie spécifique permettent de poser le diagnostic: TPHA, VDRL
CAT
– Le traitement médical de la syphilis (Pinicillinothérapie) + curetage osseux
4/ Osteites tuberculeuses
– Début insidieux
– L’examen bactériologique et l’aspect histologique permettent de poser le diagnostic «IDR » à la tuberculine
CAT
– Traitement médical de la tuberculose (Rifampicine, Ethambutol, Isoniazide, Pyrazinamide) + curetage osseux
5/ Ostéite et infection par VIH
– La morbidité apparaît supérieure
– Le traitement doit être précoce car l’extension peut être considérable
VIII. Les ostéites de causes exogènes
1/ Ostéites post-traumatique
– C’est une des complications des fractures ouvertes
– La communication peut être
Primaire ouverte, après un traumatisme
Secondaire et chronique: infection osseuse chronique
2/ Ostéo-radio nécrose
– C’est une lésion ostéolytique due aux radiations ionisantes à forte dose
– Elle apparaît pour des doses égales ou supérieures à 50 Grays
– La nécrose de l’os est du essentiellement à une mauvaise circulation plutôt
Qu’a l’infection (le tissu devient hypocellulaire , hypovasculaire, hypotoxique), c’est ce que nome MARX les « 3H » de tissu irradié
– L’ORN prédomine à la mandibule
– Son apparition est imprévisible (quelques mois à quelque années après la radiothérapie)
Clinique :
– La lésion peut être asymptomatique
– L’os est dénudé associé quelque fois à la présence de fistule
– Elle peut être accompagnée de: *Douleur d’intensité variable
*D’un trismus
*De signes généraux plus ou moins importants
3/ La nécrose phosphorée
– Rare, elle peut être encore rencontrée après:
– Une exposition prolongée dans l’industrie explosive
– Une prise d’anti-parasitaire
-Une cure de médicaments phosphorés
Conclusion :
Les ostéites sont des affections graves, mais heureusement rares, Leur rareté est le résultat du traitement préventif, de l’amélioration de l’hygiène buccodentaire et des progrès d’antibiothérapie
impossible en France de trouver un "specialiste" de l'ostéite, ou aller que faire ? j'ai consulté une vingtaine de stomatologues, deux centres d'infectiologie, chacun me renvoie à un autre. je suis prête à partir à l'étranger.
merci de me répondre.
je viens de découvrir ce 15/06/15 que j'ai subi 3 opérations suite à une ostéite de la mâchoire . c'est une dermatologue-vénérologue qui m'a attiré l'attention suite à des problèmes de mes phanères ongles et peau depuis près de 5 ans. la dermato est en Belgique Dr FREBUTTE à 7050 Erbiseoul . 0032 65 22.58.00 chemin de la Ferme 137- je dois faire une prise de sang et puis on verra la suite. Bon courage Joséphine de Mons Belgique