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Cours de médecine, pharmacie et chirurgie dentaire

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1-    introduction :
L’os  alvéolaire fait partie intégrante du système parodontal, c’est-à-dire du complexe d’ancrage péri radiculaire de la dent ; constituée par l’os, cement et  desmodonte.
Ce tissu biologique spécifique à la dent  « c’est-à-dire qui se forme avec sa forme avec sa formation et  éruption ; puis se résorbe fortement après son avulsion »présente des particularités anatomiques mais surtout  histophysiologiques  qui permettent  de l’individualiser et le caractériser.
2-    définition :
On désigne sous le nom d’os alvéolaire ou procès  alvéolaire ou os parodontal ; l’extension des os maxillaires e mandibulaires qui forment  et supportent les alvéoles dentaires .il constitue donc  le logement des dents et assure leur fixation par l’intermédiaire des fibres ligamentaires.
3-    histogénèse :  
3-1/formation  de l’os embryonnaire :
L’os alvéolaire se forme au dépend du mûr folliculaire (enveloppe conjonctive du germe dentaire), cela se fait conjointement  avec  l’édification radiculaire et  la formation desmodontale.
On observe à la face extrême du sac folliculaire, une différenciation cellulaire mésenchymateuse aboutissant  à  la formation d’ostéoblastes responsables de la synthèse  e la sécrétion de la matrice organique de l’os.
Le collagène préexistant dans le tissu conjonctif et le nouveau collagène élaboré par les  ostéoblastes  forment des fibres d’épaisseur  et d’orientation variable constituant la matrice d’os nouveau .ce type d’os s’appelé os à fibres grossières  ou os  embryonnaire. Et se dépose sous forme de trabécules entourant  les  zones de tissu conjonctif mou, ceci vers la fin du second moi de la vie fœtal.
-par la suite, cet os va se remanier sous l’influence des forces éruptives, tension produite dans l’environnement péri dentaire.
-chez l’embryon de 3mois, a été mise en évidence l’abondance des fibres de réticuline.
-chez le nouveau  né, des faisceaux de fibres plus épaisses s’incorporent   à l’os (fibres de SCHARPEY)
3-2/transformation de l’os immature en os mature : se fait de la façon suivante :
A l’intérieure des trabécules d’os embryonnaire  se trouve de tissu conjonctif  mou qui se rétréci au fur et à mesure de l’élaboration  de cet os qui se fait de façon centrifuge.il n’en persiste qu’un petit (cœur) de issu conjonctif, c’est  l’os primaire.
Nous avons une forme d’os mature  qui se compose à la fois d’os embryonnaire et d’Ostéone  primaires.
A partir de se stade, se développe ou de l’os compact mature ; ou de l’os spongieux mature .ces 02types   se distinguent par des proportions  différentes  entre tissu dur e tissu conjonctif mou.
Ainsi l’os compact comporte une quantité de tissu minéralisé plus importante que celle du tissu conjonctif .il eu résulte la formation d’Ostéone  secondaires.

4-    structure anatomique :
4-1/aspect macroscopique :
L’os alvéolaire est constitué par une couche externe d’os  compact (cortical externe), une couche interne : la paroi alvéolaire proprement dite ou lame cribliforme ; les  septa inter dentaire et inter radiculaires entre les corticales e la paroi alvéolaire.
Et enfin, la limite cervicale de l’os alvéolaire qui constitue  la crête alvéolaire ou crête marginale :
a-    les corticales : elles forment les parois externes de l’os alvéolaire ; recouvertes par la gencive adhérente,  et sont en continuité avec les  corticales de la portion basal.  On distingue :
•    corticale externe :
Plus épaisse au maxillaire qu’à la mandibule. Son épaisseur croît de la ligne médiane aux molaires ou elle est maximale, et plus du coté lingual que vestibulaire.
Elle est constituée histologiquement, de systèmes lamellaires appliqués les uns contre les autres, et de systèmes de HAVERS.
•    Corticale interne : paroi alvéolaire ou lame cribliforme :
Tapisse  la cavité alvéolaire qui reçoit les racines, c’est l’alvéole proprement dit.
Du point de vue terminologique:
–    Lamina dura : cette nomination vient de la plus grande radio-opacité de cette plage osseuse.
–    Plaque cribliforme : ce nom provient le fait que cet os est percé de nombreux pertuis qui permettent l’accès aux vaisseaux et nerfs.
La corticale interne est constituée d’une portion d’os lamellaire et de l’os fibreux, ce dernier doit sa structure au fait que les principales fibres ligamentaires s’y insèrent.
Les fibroblastes sont disposés le long des faisceaux fibreux.
Du fait du remaniement constant de l’os alvéolaire, la couche corticale primitivement constituée par du tissu osseux lamellaire est remplacée par de l’os HAVERSIEN, présente donc une structure complexe.
Le remplacement de l’os est toujours plus évident sur les faces distales des alvéoles, tandis qu’au niveau des zones mésiales, du fait de la résorption physiologique, la corticale interne est diminuée en épaisseur.
b-    La crête alvéolaire :
C’est le bord cervical de l’os alvéolaire. Elle festonnée suivant le contour anatomique des colles dentaires à 1mm en deçà de la limite émail-cément.
Sa position dépend aussi du degré d’éruption et d’égression de la dent, des relations mésio-distales avec les dents voisines et enfin du diamètre bucco-lingual.
c-    Les septa inter-dentaires et inter-radiculaires :
L’os de soutient est constitué de l’os spongieux, c’est-à-dire, l’os dans lequel les lacunes médullaires sont beaucoup plus larges que dans l’os compact.
Il est moins dense, les trabécules parfois disposées à angle droit perpendiculaires à l’axe des dents
Lui donnant un aspect réticulé. Ces espaces renferment le plus souvent de la moelle adipeuse, mais dans certaines régions (tubérosité, prémolaires, molaires) une moelle hémopoiétique.
L’os spongieux qui constitue les septa inter-dentaires et inter-radiculaires renferme des canaux nutritifs dits canaux perforants de ZUKERKANDL et HIRSCHFELD qui se terminent vers la crête alvéolaire pour livrer passage aux nerfs et vaisseaux.
4-2/ anomalies anatomiques :
On trouve ces défauts dans environ 20% des dents ; ils affectent plus fréquemment l’os vestibulaire que lingual, et est plus courant sur les dents antérieures.
La cause n’est pas évidente, mais on peut supposer qu’il s’agissait d’un  traumatisme occlusal, contour des racines saillantes, malocclusion ou protrusion combinée à une table osseuse mince.
a-    Fenestration :
On appel fenestration, les parties isolées où la racine est mise à nue, et où sa surface n’est recouverte que par le périoste et par la gencive sus-jacente avec un rebord intact.
b-    Déhiscence :
C’est dans le cas où les parties isolées de la racine se prolongent jusqu’au rebord marginal.
Elles prennent  le nom de déhiscence.
5-    Caractéristiques de l’os sain :
5-1/ Contour :
Il suit de façon harmonieuse le collet anatomique des dents, avec des saillies correspondant aux racines, et des dépressions au niveau des septa inter-dentaires.
5-2/ Epaisseur :
Les tables osseuses vestibulaires sont généralement minces antérieurement laissant peu de place à la partie médullaire de l’os (corticale externe et lamina dura étant  très proches).
Postérieurement, l’épaisseur augmente, et cela plus du coté lingual que vestibulaire.
5-3/ Hauteur :
Le sommet de la crête osseuse se situe, chez l’adulte, à 1mm en dessous du collet anatomique, donc de l’attache épithéliale.
5-4/ Equilibre :
Il est influencé par : l’alignement des dents ainsi que par l’angle que forme la racine avec l’os et par les forces occlusales.
Le rebord osseux est affuté en lame de couteau.
Lorsque les dents sont en position linguale, le rebord est émoussé et arrondi.

6-    Structure histologique :
A-    Composition du tissu osseux :
Il présente à décrire :
•    Une substance fondamentale.
•    Des cellules et des fibres.
6-1/ substance fondamentale :
Le tissu osseux est constitué de 21% de trame organique, 70% de minéraux, et 9% d’eau.
–   Trame organique : elle est composée de :
•    Collagène type I : qui forme 90% de la portion protéique, et c’est son organisation spatiale qui conditionne en grande partie l’architecture du issu osseux. Les précurseurs de collagène, synthétisés et secrétés par les ostéoblastes se regroupent en fibrilles dans le milieu extracellulaire e guident l’orientation des cristaux minéraux.
•    L’Ostéocalcine.
•    Carboxyglutamique (1 à 2%) qui intervient dans la liaison calcium-protéine.
•    Des complexes phosphoprotéiniques et phospholipoprotéiniques.
•    De l’ostéonectine dans l’os fœtal.
•     Glycosaminoglycanes : condroitine-sulfate, et kératane-sulfate.
•    Des glycoprotéines et sialo-protéines.
–  Phase minérale :
Essentiellement composée e cristaux de phosphate de calcium sous forme d’hydroxyapatites, tandis qu’une fraction se trouve sous forme amorphe, ou sous différentes formes cristallines notamment du phosphate tricalcique.
D’autres éléments : le carbonate de calcium, phosphate de magnésium, sodium et certains éléments  sous forme de traces tels : le zinc et fer.
6-2/ les cellules :
a-    Ostéoblastes :
Ce sont des cellules mésenchymateuses grossièrement prismatiques à durée de vie de 3 à 4 mois.
–    En période de repos, elles son fusiformes.
–    En période active, elles prennent une disposition épithélioide en bordure des travées osseuses.
Elles possèdent un noyau volumineux, excentré, opposé au tissu ostéoide.
Le début de différenciation des ostéoblastes est annoncé par l’apparition de phosphatase alcaline dans le noyau, ainsi qu’une grande quantité de glycogène dans le cytoplasme.
Au stade pré-ostéoblastique, le noyau est hyper chromatique ; e de nombreuses mitoses sont observées.
Quand l’ostéoblaste est différencié, l’activité phosphatasique décroît  brusquement  e le glycogène disparait.
Au cours de leur activation osseuse, leur pôle sécrétoire peut s’inverser, dans ce cas la cellule se trouve dans le tissu osseux qu’elle a contribué à former et devient ostéocyte.
b-    Ostéocytes :
Ce sont des ostéoblastes incorporés dans la substance calcifiée qu’ils ont édifié.
Chaque ostéocyte est enclos dans une lacune (ostéoplaste), il est pourvu de fins prolongements arborisés.
Entre la membrane cellulaire et la paroi lacunaire de l’ostéocyte, existe une fine couche de substance amorphe, riche en muccopolysaccharides (gaine de ROUGEOT-NEUMANN).
c-    Ostéoclastes :
Sont des cellules multi nucléées, à dimensions variées, avec de nombreuses mitochondries, e la bordure en brosse en contact e l’os.
Le microscope électronique montre que la bordure en brosse est une zone de replis intriqués de la membrane cytoplasmique de l’ostéoclaste.
En regard des ostéoclastes, la résorption osseuse peut être superficielle ou lacunaire (lacunes de HOWSHIP).

Dans la zone de résorption, une déminéralisation se produit avant la disparition de la rame fibrillaire. La portion minérale de l’os est soustraite par les ostéoclastes à l’intérieur de leurs vacuoles où elles subissent ensuite une dissolution.
6-3/ les fibres :
L’os alvéolaire, particulièrement, l’os fasciculé constituant la corticale interne est constitué par une double orientation fibrillaire.
a-    Fibres intrinsèques :
Formant la trame constitutive du tissu osseux, élaborés par les ostéoblastes bordant la paroi de l’alvéole. Ces fibres intrinsèques sont orientées à peu près parallèlement à la surface osseuse.
Le collagène de ces fibres est exclusivement de type I.
b-    Fibres extrinsèques :
Constituées par les faisceaux desmodontaux qui en s’incluant dans le tissu osseux prennent le nom de fibres de SCHARPEY. Ces faisceaux de collagène sont élaborés par les fibroblastes desmodontaux et sont de type I et III.
On considère aujourd’hui, que seule la périphérie de ces fibres est minéralisée. Entre les fibres de SCHARPEY, de nombreux ostéoblastes sécrètent la rame intrinsèque de l’os alvéolaire.
Les zones d’ancrage sont interrompues au niveau des pertuis  mettant en communication le desmodonte et les cavités médullaires de l’os de support par lesquelles passent les vaisseaux et nerfs.
B-    Organisation histologique :
Elle varie en fonction de la zone considérée :
6-4/ au niveau des corticales :
Constitué d’une mince couche de tissu lamellaire périosté et de tissu osseux haversien.
a-    Tissu osseux lamellaire périosté :
Formé d’os compact, constitué de la juxtaposition de lamelles de 5 à 7Mm d’épaisseur, séparés par des lignes de croissance qui marquent l’apposition des couches osseuses.
Les ostéocytes sont disposés régulièrement dans chaque lamelle.
Le périoste est responsable de la croissance osseuse en épaisseur, sa couche interne est formée essentiellement de cellules progénetrices et de cellules fonctionnelles, principalement les ostéoblastes ; tandis que sa couche externe est fibreuse.
Le tissu lamellaire périosté est lié au tissu osseux haversien sous jacent, les lamelles les plus internes peuvent être interrompues par des ostéones (système intermédiaire périosté).
b-    Tissu lamellaire haversien :
Constitué de lamelles contenants des ostéones  plus ou moins complets, parcourus par des canaux de HAVERS qui résultent de la résorption concentrique qui creuse une cavité arrondie dans l’os autour d’un axe vasculaire.
Les ostéones sont reliés entre eux par des canaux obliques ou canaux de VOLKMAN qui contiennent des vaisseaux, du tissu conjonctif et sont tapissées par des cellules plus ou moins actives.

6-5/ au niveau des septa inter-dentaires e inter-radiculaires :
Il s’agit d’un os spongieux ou trabéculé.
Il est constitué de fins trabécules composées de lamelles de tissu osseux qui forment un raiseau délimitant des espaces médullaires conjonctivo-vasculaires plus ou moins importantes contenant de la moelle généralement de type jaune graisseuse.
La surface trabéculaire interne  ou endoste est bordée de cellules osseuses (ostéoblastes-ostéoclastes).
Les trabéculations osseuses sont reliées aux corticales et à la paroi alvéolaire.
La régularité de leur trajet, leur épaisseur et leur densité involuent avec la sénescence, dans les zones d’hypo fonction et au cours des pathologies parodontales.
6-6/ au niveau de la paroi alvéolaire :
Elle est constituée d’une mince couche (100 à 200Mm) d’épaisseur, de tissu osseux fasciculé (os à gros faisceaux). Ce sont des fibres ligamentaires incluses dans la paroi sous forme de fibres de SCHARPEY. Donc, cette paroi n’est assimilée ni à l’os cortical, ni au tissu osseux spongieux.
La paroi alvéolaire est en permanence le siège de remaniement osseux, la structure histologique, en conséquence, présente des aspects hétérogènes :
Zone d’apposition :
On trouve des ostéoblastes, du tissu ostéoide en voie de minéralisation ; et entre les ostéoblastes existent des faisceaux de fibres de collagène s’incorporant dans la paroi alvéolaire, et s’intégrant progressivement à l’os en voie de minéralisation.
Zone de repos :
La surface osseuse est tapissée de cellules ovalaires (fibroblastes).
A ce niveau, l’os présente une structure homogène.
Cette phase apparait en alternance avec les phases d’apposition e de résorption, e traduisent l’aspect clinique de remaniement osseux.
Zone de résorption :
On note un aspect irrégulier en raison de la présence de lacunes de HOWSHIP traduisant la destruction tissulaire menée par l’activité ostéoclasique.

7-1/ vascularisation :
L’os alvéolaire est le premier tissu du parodonte à être vascularisé.
Cela se fait principalement par deux voies :
o    Soit à travers les espaces médullaires de l’os spongieux, à partir desquelles les artérioles gagnent le desmodonte, pulpe puis gencive.
o    Soit par voie supra-périostée, le long des faces vestibulaires et linguales de l’os alvéolaire.
Territoire de vascularisation :
Il est commun avec les autres éléments du parodonte, et se présente comme suite :
•    Artère sous orbitaire             face antéro-vestibulaire maxillaire.
6-    Artère alvéolaire                   face postéro-vestibulaire maxillaire.
7-    Artère palatine                      face antéro-palatine maxillaire.
8-    Artère sphéno-palatine          face postéro-palatine maxillaire.
9-    Artère sous mentale               face antéro-vestibulaire mandibulaire.
10-    Artère dentaire inferieure                face postéro-vestibulaire mandibulaire.
11-    Artère linguale                        face linguale mandibulaire.

7-2/ innervation :
L’os alvéolaire est un élément indissociable des autres tissus parodontaux, l’innervation l’est aussi selon le territoire suivant :
o    Nerf sous orbitaire                  face antéro-vestibulaire maxillaire.
o    Nerf dentaire postérieur             face postéro-vestibulaire maxillaire.
o    Nerf naso-palatin                 face antéro-palatine maxillaire.
o    Nerf buccal                             face postéro-palatine maxillaire.
o    Nerf dentaire inferieur (incisif/mentonnier)         face antéro-vestibulaire mandibulaire.
o    Nerf buccal                                 face postéro-vestibulaire mandibulaire.
o    Nerf dentaire inferieur              face linguale mandibulaire.

8-    Apparence radiographique :
8-1/ lamina dura :
Elle apparait plus opaque dans la région cervicale où son épaisseur vestibulo-linguale est maximale. Les dents jeunes avec apex immature, montrent un épaississement de la lamina dura, particulièrement dans les régions apicales.
Les incisives inferieures montrent une meilleure vision de la lamina dura dû à la proximité des corticales des procès alvéolaires par rapport aux racines.
8-2/ corticale de la crête :
La netteté de la corticale au niveau de la crête est un signe de normalité.
Pour STAPHN : « il arrive assez souvent  que la radiographie ne montre pas nettement la crête alvéolaire, même en présence d’une corticale normale. C’est particulièrement fréquent au niveau de la région incisive inferieure, à cause de la finesse vestibulo-linguale des procès alvéolaires ».
8-3/ os spongieux :
Celui des septa inter-dentaires e inter-radiculaires est constitué de trabécules de diamètre régulier disposées horizontalement comme les barreaux d’une échelle.
L’os spongieux à trabécules nombreuses : beaucoup plus fines, irrégulières, disposées sans direction définie.
*le nombre de trabécules diminue avec l’âge ainsi qu’au niveau des dents non fonctionnelles.

9-    Histophysiologie :
9-1/ Remaniement de l’os alvéolaire (labilité de l’os alvéolaire) :
a-    Définition :
L’os alvéolaire est en perpétuel remaniement, sa labilité physiologique est maintenue par un équilibre entre les phénomènes de formation et de résorption qui est constant assurant le renouvellement des structures osseuses.
A l’état normal, la quantité d’os détruit est égale à la quantité d’os formé, c’est ce qu’on appel équilibre de balance ou encore l’homéostasie squelettique.

b-    Mécanismes histophysiologiques :

Le remaniement osseux s’opère par foyers ou unités de remodelage, selon la séquence schématique suivante : activation-résorption-inversion-apposition-quiéscence.
–    L’activation :
Elle est soit hormonale (parathormone), ou mécanique (pression).
Le long d’une travée osseuse inactive surviennent les précurseurs des ostéoclastes, les préostéoclastes.
–    La résorption :
Les préostéoclastes se différencient en ostéoclastes qui adhèrent à la surface osseuse au niveau d’une zone appelée « zone claire », qui délimite l’espace de résorption. C’est à ce niveau que s’effectue la polarisation des ostéoclastes, constitution de la bordure en brosse, et expulsion des ions H+. Cette acidité ainsi obtenue favorise la dissolution des cristaux d’hydroxyapatites avec libération des sels de calcium et de phosphate, mettant à nu ainsi la rame organique qui sera digérée par les enzymes protéolytiques. Tous ces processus aboutissent à la formation de lacunes de HOWSHIP.
–   L’inversion :
C’est le remplacement des ostéoclastes par des cellules plurinucléées de type macrophagique, qui vont lisser le fond de la lacune et former une ligne cémentante.
–   L’apposition :
Les ostéoblastes vont occuper le fond de la lacune pour la combler par apposition de nouvelle matrice colla génique non minéralisée. Cette matrice ostéoide sera secondairement minéralisée.
–    La quiescence :
C’est une phase plus ou moins longue qui précède l’activation es ostéoclastes.

Au cours du métabolisme phosphocalcique :
Les phases d’apposition et de résorption sont réglées par l’action :
o    De certaines hormones ainsi que des vitamines qui influencent  considérablement sur le remaniement osseux,  en stimulant l’activité des cellules impliquées (ostéoblastes, ostéocytes).

Suite aux sollicitations fonctionnelles :
-les zones de pression et de tension simulent l’activité cellulaire qui contribuera au remodelage e la structure tissulaire de l’os en rapport avec le site, direction e l’intensité de ces forces.
L’équilibre physiologique est maintenu par compensation des phases d’apposition et de résorption. Toute fois, cet équilibre peut se trouver dépassé, lorsque les forces ont une durée ou intensité trop grande. Cette rupture de balance métabolique de l’os, entraîne une mobilisation de la dent par excès de résorption.
c-    Ostéocytes et remaniement osseux :
Les ostéocytes sont aussi impliqués dans ce phénomène, car il existe des remaniements péri-ostéocytaires avec alternance des phases d’ostéolyse e d’ostéoplastie sur les parois des ostéoplastes.

d-    Son application au niveau des différentes parois :
–    Au niveau des surfaces HAVERSIENNES :
Il abouti à la formation de nouveaux ostéones. Chaqu’un de ces derniers, étant limité par une ligne cimentaire séparant les deux tissus d’âge différent.
–    Au niveau des surfaces endostées :
Sur la même travée coexiste des lacunes de résorption avec ou sans ostéoclastes, des lacunes avec ligne d’inversion, des lacunes plus ou moins comblées par le tissu ostéoide, bordées par les ostéoblastes e des zones plus ou moins quiescentes.
L’épaisseur de la travée demeure relativement constante.
–    Au niveau des surfaces périostées :
L’apposition est rarement précédée de résorption, sauf au niveau des zones d’insertions musculaires. La surface périostée est principalement impliquée dans la croissance osseuse, son rythme diminue jusqu’à la fin de la croissance ; et se poursuit avec une fréquence très limitée durant la vie.
9-2/ L’occlusion et procès alvéolaires :
a-    Migration dentaire physiologique :
o    Définition : elle constitue un processus progressif, continu, pendant toute la vie de la dent qui semble rythmique, et se ralenti au cours du vieillissement.
Elle est de direction mésio-occlusale.
La migration mésiale physiologique est consécutive à l’usure des points de contacts inter-dentaires. Chez l’homme, elle réduit de 1 à 1,5cm la langueur de l’arcade adulte entre le secteur antérieur et la zone de la troisième molaire.
Ce déplacement dentaire physiologique, se traduit par une apposition osseuse sur le versant distal de l’alvéole. Du coté mésial, le phénomène de résorption prédomine, toute fois, une adaptation progressive intervient, de telle sore que l’intégrité parodontale est préservée.
b-    Au cours de l’éruption passive :
Le déplacement vertical constitue un phénomène éruptif et post-éruptif permettant à la dent d’atteindre son plan d’occlusion.
Ainsi, l’éruption passive se produit avec l’âge visant à compenser la perte de dimension verticale et de rétablir les rapports inter-dentaires.
Histologiquement, ce mouvement axial s’accompagne d’apposition osseuse au fond de l’alvéole.
c-    Au cours de l’hypo fonction :
–    A court terme, l’hypofonction entraîne un rétrécissement ligamentaire associé à des appositions osseuses sur la paroi alvéolaire et au niveau des crêtes e septa inter-dentaires e inter-radiculaires.
–     A long terme, elle entraîne une diminution du nombre, de l’épaisseur, de la densité des trabécules d’os spongieux, avec diminution de la hauteur de l’alvéole due à l’égression dentaire.
d-    Au cours d’une hyperfonction :
Lorsque l’occlusion est altérée par surcharge, dépassant le seuil d’adaptation des tissus, cela provoque des lésions appelées trauma occlusal, entraînant :
e-    Elargissement de l’espace desmodontale.
f-    Altérations de la lamina dura, allant de l’épaississement à la disparition partielle ou totale de la dent intéressée.
g-    Mobilité dentaire réversible.
h-    Associée à l’inflammation, il accélère le processus de destruction parodontal.
e-    Traitement orthodontique :
L’orthodontie doit se pratiquer en respectant certains principes, principalement :
-les forces appliquées doivent être :
•    Intermittentes : respectant des périodes de repos de 30 à 40 jours, permettant une stabilité de l’os dans sa nouvelle position (cicatrisation).
•    Discontinues ou continues : mais la force doit être légère, ne dépassant pas le seuil de tolérance des tissus parodontaux.
i-    Réaction e l’os alvéolaire aux déplacements dentaires :
Pendant tout les mouvements de version, gression, ou translation ; il se produit :
1-    Du coté de pression :
-Forces légères : résorption directe, produite par les ostéoclastes existant au niveau du site même de pression.
-Forces importantes : provoquent hyalinisation du desmodonte du coté de pression, et de ce fait, résorption indirecte produite par les ostéoclastes provenant de la partie viable du desmodonte ainsi que les espaces médullaires de l’os spongieux, c’est la résorption dite de « minage ».
2-    du coté de tension :
Se caractérise par une apposition osseuse qui débute par la formation du tissu ostéoide (os immature), celui la apparaît au bout de quelques heures.
Mais cette trame organique ne commence à se calcifier qu’après 10 à 15jours ; et n’est mature qu’après 3 à 4semaines (c’est ce qui explique la période nécessaire devant être laisser entre deux activations au cours du traitement orthodontique).
10-    Les pathologies affectant l’os alvéolaire :
10-1/ pathologies d’ordre local :
Celles-ci peuvent être diverses, et aboutissent à une résorption pathologique de l’os alvéolaire et basal, et/ou une solution de continuité de l’os.
Elles peuvent avoir plusieurs origines :
o    Traumatiques.
o    Infectieuse : alvéolite, ostéite.
o    Tumorales.

 

10-2/ pathologies d’ordre général : sont tellement diverses et englobent des affections liées soit aux troubles de l’embryogénèse ou du modelage cranio-facial, soit conséquence d’une perturbation de l’Histophysiologie normale du squelette en rapport avec la qualité du collagène ou minéralisation de celle-ci. Parmi ces ostéodysplasies, on site :
o    Dysostose cranio-faciale (maladie de CROUZON).
o    Dysostose mandibulo-faciale (syndrome de REACHER COLLINS).
o    Fentes labio-alvéolo-palatines.
o    Dysplasie fibreuse de l’os.
o    Chérubisme.
o    Ostéogénèse imparfaite (maladie de LOSTEIN).
o    Ostéite déformante (maladie de PAGET).

11-    Particularités de l’os alvéolaire :

11-1/ Chez l’enfant :
Au cours de la denture temporaire, l’os alvéolaire présente :
–    Une lamina dura marquée, de la phase du germe à la phase d’éruption.
–    Les trabécules osseuses épaisses mais moins denses.
–    Les espaces médullaires plus larges.
–    Les crêtes des septa inter-dentaires plates.
11-2/ chez le vieillard :
Les procès alvéolaires n’échappent pas à l’atrophie, cela se traduit par :
–    Amincissement des corticales.
–    Diminution de la densité, du nombre de trabécules d’os spongieux.
–    Diminution de la densité minérale.
–    Diminution du métabolisme e potentiel de cicatrisation.
–    Augmentation de la résorption au profile de l’apposition osseuse.

12-    Conclusion :
Malgré son apparence de rigidité, l’os alvéolaire est un tissu d’extrême plasticité fonctionnelle  et biologique liée à la présence de l’organe dentaire.
Son volume, ainsi que sa structure, sont en fonction de l’équilibre entre l’apposition e la résorption.

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