Les dents temporaires ou « dents de lait » toutes comme les dents définitives, peuvent se carier dont le processus peut débuter dès l’apparition des dents dans la bouche de bébé si les conditions se trouvent réunies.
Les dents temporaires, même si leur durée de vie est limitée, sont indispensables au développement de l’enfant, tant pour aider à la mise en places des dents permanentes que pour l’acquisition des fonctions orales : mastication, phonation, déglutition
II. Physiologie de la dent temporaire :
La dent temporaire à une durée de vie déterminée dans le temps, son évolution est soumis aux phénomènes de résorption et sa finalité est d’être remplacée par une dent permanente.
Chaque dent temporaire passe par les stades suivants :
1. Stade de formation : pendant la période intra-utérine. Stade I
2. Stade de stabilité : et maturation : que l’on situe dès la formation radiculaire complète jusqu’à la résorption cliniquement décelable. Stade II.
3. Stade de résorption et régression : qui s’étend pendant la période de résorption jusqu’à la chute Stade III.
III. la pathologie carieuse de la dent temporaire :
La carie de l’enfant est comme celle de l’adulte, est avant tout une maladie bactérienne.
La carie des dents temporaires :
Elle peut avoir toutes les localisations possibles mais avec des fréquences différentes en fonction de l’âge.
On distingue deux types : la carie à évolution rapide et la carie arrêtée.
*Les dents mandibulaires sont un peu plus fréquemment atteintes que les dents maxillaires sauf pour le groupe incisivo- canin.
*On observe par ordre décroissant de fréquence des cavités de carie de classe I, puis classe II enfin de classe III compliquée quelques fois en classe IV.
* Il n’y a pratiquement pas de cavité de carie de classe V en raison de la situation très élevée du collet gingivale par rapport au collet anatomique ainsi que des bombés vestibulaire et linguale excessivement importants
IV. la carie dentaire des dents permanentes immatures :
Il s’agit de la présence de la plaque bactérienne aggravée par un brossage défectueux et alimentée par un régime riche en produits adhérant et sucré.
L’émail immature, la dentine au tubulis largement ouvert constitue un terrain particulièrement réceptif favorable à l’installation et au développement rapide de la pathologie carieuse.
1- les caries évolutives ( carie surprise ):
on observe au niveau des molaires permanents immatures, une forme de carie occlusales extensives qui se développe non seulement en direction pulpaire mais également en largeur sous toute la surface de l’émail . la dent de 6 ans illustre parfaitement cette forme caractéristique de carie au niveau d’une dent jeune.
2- la carie de surface (White spot ) :
il s’agit d’une atteinte carieuse de l’émail avec expansion rapide en surface , ses sites préférentielle sont la face vestibulaires des incisives et canines , les collets vestibulaires des PM et M , son apparition est liée à une insuffisance de brossage permettant une rétention de la plaque bactérienne au début la lésion se présente comme une tache blanchâtre dans laquelle la sonde accroche , ensuite la lésion progresse en profondeur , l’émail est complètement détruit au centre laissant apparaître la dentine . enfin l’extension de la lésion se fait au niveau de toute la surface vestibulaire rejoignant l’aspect d’une cavité cl V très étendue.
3- la carie secondaire à la mal position dentaire :
le plus souvent au niveau du groupe inc-canin sup,elle est due au rapport anormaux existant entre les dents adjacents , ce qui entraîne l’absence d’auto-nettoyage et la difficulté du brossage , elle est caractérisée par des caries de cl III a évolution rapide .
4- la carie arrêtée:
Intéresse le plus souvent la face occlusale des Molaires, elle se présente sous la forme d’une grande surface dentaire lisse, brillante, dure, plane, de couleur variable du jaune foncé au marron plus clair, l’absence total de sensibilité semble liée à la sclérose dentinaire en surface et à la dentine réactionnelle en profondeur.
V. Pathologie pulpaires et pulpo- parodontales de la dent temporaire :
1 *SYNDROME DU SEPTUM :
Signes subjectifs :
*L’enfant se plaint d’une douleur vive, généralement exacerbée par les repas, localisable tant bien que mal à une hémi arcade, voire deux dents.
*Les antalgiques classiques permettent de la faire rétrocéder
Signes cliniques :
* Les dents sont atteintes de caries proximales :
*La localisation préférentielle : les deux molaires temporaires.
*La carie : – de faible épaisseur
– Type évolutif
* La papille inter dentaire : * enflammée * Congestive
* L’extension de l’inflammation pulpaire occasionnée par une carie proximale évolutive
Signes radiologiques:
* confirme les cavitations carieuse proximales et un éventuelle épaississement ligamentaire peu marqué.
Dg différentiel : doit être fait entre:
* Une inflammation pulpaire occasionnée par une carie proximale.
* La lésion parulique, : une atteinte osseuse en relation avec une nécrose pulpaire. Le Dg doit préciser l’état pulpaire suivant les quatre situations :
– dent indemne d’atteinte pulpaire.
– pulpe à nue sans pathologie ;
– pathologie pulpaire sans pathologie parodontale ;
– pathologie parodontale sans pathologie pulpaire.
2 *LA PATHOLOGIE DE LA FURCATION :
C’est une affection de la zone interradiculaire des molaires temporaires.
La furcation est ne zone d’échange et de remaniement, Permettant le remplacement de la dent temporaire par la dent définitive sous- jacente.
La furcation constitue une zone de très fréquentes complications infectieuses de la dent temporaire.
Le Dg radiologique:
Est aisé lorsqu’il y a disparition complète de l’architecture de l’os interradiculaire . les signes précoces sont : l’élargissement périodontal au niveau de la surface interradiculaire ou la perte osseuse limitée à un seul coté du septum interradiculaire .
3 *LA PULPITE :
– La douleur liée à la pulpite est de très courte durée au niveau de la dent temporaire.
– Elle cède de surcroîts au antalgiques habituels si bien que L’enfant ne vient pratiquement jamais consulter pour cette pathologie.
– La douleur aigue et pulsatile est fréquemment l’expression d’un syndrome de septum .
L’examen radiologique : confirme :
* Proximité pulpaire.
* Absence d’atteinte osseuse péridentaire ou interradiculaire .
L’examen clinique :
Permet d’observer un abcès gingival proche de l’attache épithéliale. Cette pathologie parodontale peut être indépendante d’une pathologie pulpaire ou, au contraire, associe à une nécrose pulpaire.
La Décision thérapeutique : sera prise en fonction du stade physiologique de la dent et de la pathologie pulpo-parodontale .
4 *LA NECROSE PULPAIRE SANS PATHOLOGIE PERIODONTALE :
LA NECROSE PULPAIRE :
* Est la pathologie la plus fréquente d’une dent temporaire cariée.
* Fait très rapidement suite à l’inflammation pulpaire.
* Est d »emblée totale dans les caries à évolution rapide, latente dans les caries à évolution lente ou caries arrêtées.
* Les signes subjectifs, cliniques et radiologiques sont comparables à ceux du syndrome de septum ou la pulpite.
– Seul l’exploration clinique de la cavitation carieuse permet de poser le diagnostic.
-Quelque soit le stade physiologique, le traitement et l’obturation canalaire constituent une thérapeutique de choix.
5 *LA NECROSE PULPAIRE AVEC PATHOLOGIE PERIODONTALE :
*La forme la plus complexe d’atteinte de la dent temporaire.
*Elle peut engendrer des situations cliniques extrêmement sévères.
*Elle peut perturber la formation et l’évolution du germe dentaire sous-jacent.
*Deux formes cliniques :
* Affectations pulpo-parodontales aigues
* Affectations pulpo-parodontales chroniques
La forme aigue :
Les Signes cliniques :
*Des antécédents de douleur vive, spontanée, pulsatile qui, à l’inverse du syndrome du septum ou de la pulpite peuvent se répéter.
* Les signes concomitants : installation d’une cellulite plus ou moins circonscrite, à localisation sélective en fonction de la dent concernée.
* L’adénopathie est fréquente et l’état général altéré : hyperthermie, inappétence, asthénie.
* La palpation permet de mettre en évidence la mobilité dentaire et douleur provoquée à la pression même légère.
La décision thérapeutique:
* En fonction de stade physiologique.
* La conservation de la dent
* Bon état général de l’enfant.
* Cavité buccale assainie.
* Reconstitution coronaire durable possible.
La forme chronique
* Plus fréquente au stade III.
* La dent représente à cette période une entité largement ouverte, autorisant de nombreux échanges pulpo-parodontaux .
Les Signes subjectifs :
Comparables à ceux du syndrome du septum.
Les Signes cliniques :
– Les destructions coronaires sont souvent importantes.
– Les papilles inter dentaires congestionnées et hyperplasiques.
– La parulie, si elle est présente, est distance de l’attache épithéliale.
– La mobilité de la dent n’est pas constante.
– La palpation vestibulaire permet de soupçonner la disparition de l’os alvéolaire, les muqueuses gingivales présentent un aspect congestif.
VI. Traumatismes chez l’enfant :
Les traumatismes constituent les vrais urgences pédodontique un diagnostic précis et une réflexion qui permet d’opter une thérapeutique orientée vers l’évolution favorable des structures dento-alvéolaires concernées et vers l’harmonie de la croissance des maxillaires.
On distingue les traumatismes des dents temporaires et ceux des dents permanentes immatures.
Les traumatismes des incisives temporaires :
Surviennent dans le tout jeune âge, posant de multiples problèmes sur le plan diagnostic, thérapeutique et pronostic.
La décision du praticien sera fonction des facteurs suivant :
– âge et coopération de l’enfant.
– stade physiologique de la dent temporaire.
– degré d’atteinte des tissus avoisinants.
-nécessité du maintien de place et du maintien en place des dents temporaires pour assurer la langueur d’arcade, et de ne pas perturber la fonction et l’esthétique.
* Les traumatismes des incisives temporaires sont liée à l’apprentissage de la marche des positions d’équilibres et se traduisant par une luxation ou reintrusion d’une incisive à peine sortie.
1-Intrusion ou ingression :
C’est le résultat habituel d’un choc dirigé de bas en haut sur le bloc incisif temporaire supérieur, l’intrusion peut s’observer au niveau d’1ou 2 inc, sa fréquence est la plus élever chez les enfants de moins de 4 ans.
2- Luxation partielle :
Est le résultat d’un choc antéropostérieur avec interposition fréquente d’un objet ( crayon,jouet ),peut intéresse une ou plusieurs dents du maxillaire mais également des dents antagonistes, associée ou non des plaies de lèvre, du palais et tissus de soutien .
Le diagnostic est en premier lieu clinique, on évalue la mobilité de la dent traumatisée, sa position par rapport aux dents adjacentes.
3- fractures coronaires :
Sont peut fréquente au niveau des incisives temporaires s’il n’y a pas d’atteinte pulpaire,elles sont malheureusement négligées par les parents sauf si le trait de fracture est vif et occasionne des irritations de la lèvre ou la langue, s’il y atteinte pulpaire l’examen clinique et radiologique permettra de choisir la thérapeutique en fonction de la pathologie et du stade de résorption radiculaire .
4- fractures radiculaires :
Rares en denture temporaire, elles peuvent être observées en phase de stabilité (stade 2), c’est la mobilité du fragment coronaire qui motivera à la consultation. 5-Luxation totale :
La perte prématurée d’incisive temporaire par traumatisme peut se produire chez le très jeune enfant et pose de gros problèmes du remplacement des dents absents, il faut en effet maintenir l’esthétique, fonction, phonation et l’espace nécessaire à l’évolution des dents permanentes et la croissance du prémaxillaire.
Séquelles des traumatismes des dents temporaires
Dyschromie :
Selon Lévine tant qu’il n’y a pas de signes radiologiques d’infection dans la zone périapicale, il n’y aura pas de lésion de type :
« Hypoplasie de l’émail » au niveau des dents définitives sous-jacentes.
Certaines dyschromies sont transitoires et dépendent de la sévérité du traumatisme initiale.
Oblitération canalaire :
D’observation courante après traumatisme
Clinique : * jaunâtre
* sans mobilité anormale
Radio : le canal semble être complètement obturé.
L’abstention thérapeutique est de rigueur ; mais les dents doivent être suivies régulièrement jusqu’à leur chute physiologique.
Résorption :
Dans certains cas de traumatisme (luxations), le processus de résorption rapide donne la perte prématurée de la dent temporaire.
Ankylose :
Ø Elle est rare après traumatisme.
Les traumatismes des dents permanentes immatures :
La fréquence de ces traumatismes est la plus élevée chez les garçons entre 8 et 11 ans (les activités sportives, mal position des incisives supérieur associées à un proalvéolie).
1 – fractures coronaires :
* intéressant l’émail :
souvent négligée par les patients, elle est découverte lors d’une consultation ultérieure ,un examen clinique et radiologique doivent être pratiquée systématiquement ,une thérapeutique restauratrice n’est pas toujours nécessaire mais il est souvent indiqué d’adoucir les bords de fracture.
* intéressant l’émail et la dentine sans effraction pulpaire :
C’est le cas clinique le plus fréquent après l’examen clinique et radiologique systématique, l’acte thérapeutique comprend 2 parties distinctes :
*la protection dentino-pulpaire qui permet le maintien de la vitalité pulpaire et assure l’édification radiculaire et la fermeture apicale dans les conditions physiologiques.
*la ensuite la restauration esthétique et fonctionnelle.
* fracture coronaire avec implication pulpaire :
Ces cas sont généralement vus peu temps après les traumatismes en raison de la douleur provoquée par l’exposition pulpaire.
la décision thérapeutique sera fonction du stade de formation de la dent traumatisée ( apex ouvert ou non )
* les fractures radiculaires :
➥ fracture radiculaire au 1/3 coronaire :
elle intéresse l’organe pulpaire et présente un délabrement très important que pourrait orienter vers l’extraction.
➥ fracture radiculaire au 1/3 moyen :
souvent découverte radiologiquement associée une fracture coronaire .
➥ Luxations partielles :
peuvent toujours être associées à une fracture coronaire ou radiculaire,elles peuvent aussi être indépendantes,axiales vestibulaires ou linguales associées ou non à une fracture alvéolaire .
➥ Luxation totale :
C’est l’urgence qui va demander une réflexion, un dgc et une thérapeutique précise et rapide.
Urgences en endodontie:
* Syndrome dentinaire:
– Douleurs au chaud, au froid, au sucré
➪Exérèse de la carie, Pulpotomie ou restauration provisoire
* Syndrome pulpaire:
Douleurs spontanées, pulsatiles, irradiées, rares
Pulpectomie
* Abcès :
Œdème, voussure vestibulaire, atteinte de l’état général.
* Trépanation
* Nettoyage canalaire
* Antibiothérapie
Souvent l’abcès est chronique avec une fistule, traitement est le même
Syndrome de septum :*
* Eliminé les bourrages alimentaires
* Nettoyer avec un antiseptique local (eau oxygénée, chlorhexidine).
* Rétablissement de la morphologie du point de contact
VII. Conclusion :
La réussite de toute thérapeutique dentino- pulpaire de la dent temporaire est sous la dépendance complète d’une bonne appréciation de son état pulpo- parodontal et d’une bonne indication thérapeutique.
bonjour, sur la premiere photo de l'article pouvez vous nous donner le diagnostic??