L\'entrainement en aérobie diminue l\'hyperréactivité bronchique (HRB) et l\'inflammation systémique chez les patients souffrant d\'asthme modéré à sévère: un essai randomisé contrôlé.
Prévalence de la bronchoconstriction induite par l’exercice (BIE) et de l’obstruction laryngée induite par l’exercice (OLIE) dans une population générale d’adolescents.
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La morphine réduirait le risque de syndrome de stress post-traumatique
Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est sans nul doute aussi vieux que le monde mais n’a été individualisé que relativement récemment. Les grandes guerres du 20ème siècle ont été largement contributives à cette identification et ont constitué de véritables terrains d’observation ayant permis de décrire le syndrome, de tenter d’en déterminer les facteurs favorisants et d’approcher les grandes lignes de sa prise en charge. La deuxième guerre d’Iraq ne fait pas exception comme le montre un travail conduit par une équipe médicale du corps des Marines des Etats-Unis.
Troy Lisa Holbrook et coll. ont cherché à déterminer si l’administration de morphine lors du traitement initial des blessés pouvait réduire le risque de SSPT. Ils ont donc identifié 696 militaires américains blessés au combat en Iraq de 2004 à 2006 et ont déterminés par l’examen de leur dossier médical s’ils avaient reçu de la morphine durant la phase initiale de leur prise en charge. Les traumatisés crâniens graves (pour qui la morphine n’est pas indiquée) ont été exclus de l’étude. Deux cent quarante-trois de ces blessés ont développé par la suite un SSPT.
Les résultats bruts montrent que 76 % des blessés n’ayant pas développé de SSPT avaient eu de la morphine (contre 61 % de ceux ayant développé un SSPT). Cette « protection » conférée par la morphine est demeurée significative après ajustement pour la gravité de la blessure, l’âge des blessés, le mécanisme du traumatisme, la nécessité ou non de pratiquer une amputation et divers autres facteurs cliniques (odds ratio : 0,49 ; p<0,001). Cet effet est resté significatif quel que soit le modèle d’analyse multivariée utilisé.
Bien que cette étude observationnelle n’ait pas la valeur d’un essai prospectif randomisé (malgré tous les ajustements pratiqués), elle est en faveur d’un effet préventif de la morphine sur le déclenchement d’un SSPT. Une explication simple de ce phénomène serait que la douleur étant un facteur favorisant le SSPT, sa sédation rapide a des effets prophylactiques favorables. Pour ceux qui préfèrent les mécanismes plus sophistiqués, la morphine pourrait interférer avec la mémorisation de l’événement traumatisant par une action bêta adrénergique.
Quoi qu’il en soit, sur ces bases et celles d’un essai de taille réduite conduit chez des enfants brûlés, il semble que le traitement immédiat de la douleur ait un intérêt à long terme en limitant le risque de SSPT.
Dr Nicolas Chabert, JIM
Holbrook T L et coll.: Morphine use after combat injury in Iraq and post-traumatic stress disorder. N Engl J Med 2010; 362: 110-7.