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les nouveaux traitements médical de l’hypertrophie bénigne de la prostate |
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En dépit de sa grande fréquence, l’hypertrophie bénigne de la prostate ne bénéficie que d’un arsenal pharmacologique relativement réduit. Mais il s’agit de médicaments qui ont fait leurs preuves et dont l’emploi optimal exige de bons conseils.
Les principaux médicaments
Trois principales classes sont utilisées, à savoir les alphabloquants urosélectifs (alfuzosine – Urion, Xatral, tamsulosine – Omix, Josir, térazosine - Hytrine…), les inhibiteurs de la 5 alpha-réductase (finastéride – Chibro-Proscar, dutastéride-Avodart) et les extraits de plantes (Serenoa repens ou palmier nain de Floride - Permixon, Pygeum africanum ou prunier d’Afrique - Tadenan).
Mécanismes d’action
Les alphabloquants inhibent les récepteurs alpha 1-adrénergiques situés au niveau du trigone vésical, de l’urètre et de la prostate. Ils présentent notamment l’avantage d’agir relativement rapidement sur les symptômes. Ils favorisent l’écoulement urinaire en induisant une relaxation du col vésical et des fibres musculaires lisses intraprostatiques. En revanche, ils n’ont pas d’influence sur le volume de la glande.
Les inhibiteurs de la 5 alpha-réductase bloquent sélectivement la transformation de la testostérone en dihydrotestostérone (forme active de l’hormone), qui est un facteur majeur de la croissance prostatique. Leur délai d’action peut être long, de l’ordre de plusieurs mois, jusqu’à 6. On observe une augmentation du débit urinaire liée à la diminution du volume prostatique, de l’ordre de 30 %. L’effet clinique est d’autant plus net que la prostate est initialement plus volumineuse.
Enfin, les extraits de plantes diminuent l’inflammation et l’Å“dème intraprostatiques. Ils sont aussi crédités d’une activité antiandrogène. Si leurs effets sont parfois modestes, ils bénéficient habituellement, en revanche, d’une excellente tolérance.
Dans quelles situations cliniques
Ces médicaments sont surtout utilisés pour traiter les symptômes modérés à sévères de l’hypertrophie bénigne de la prostate, mais les formes évoluées relèvent de la chirurgie, par voie endoscopique ou « à ciel ouvert », en fonction du volume de la glande. En effet, si le poids moyen de la prostate chez l’adulte est d’environ 20 - 25 g, l’adénome peut dépasser 250 g.
Posologies recommandées et plans de prise
Alpha-bloquants :
En raison de leurs effets indésirables, il est recommandé d’augmenter progressivement leur posologie.
. Hytrine : 1 mg le soir au coucher le premier jour, 2 mg le 2e jour, puis 5 mg toujours en une prise au coucher à partir du 9e jourr01;; en cas d’oubli de prise, des sensations vertigineuses peuvent survenir lors de la réintroduction du médicament, imposant un nouvel ajustement progressif.
. Josir LP/Mecir LP/ Omexel LP/Omix LP : 1 gélule ou cp par jour à heure fixe, avec un verre d’eau (sans croquer, ni mâcher) de préférence le matin d’un petit-déjeuner consistant, ou, à défaut, d’un autre repas.
. Urion/Xatral : 1 cp à 2,5 mg 3 fois par jourr01;; chez le sujet hypertendu traité ou âgé, il est recommandé de commencer par 2 prises par jour, matin et soir, puis d’augmenter la posologie selon la réponse individuelle.
. Xatral LP : 1 cp par jour (avalé entier), immédiatement après le repas du soir.
. Zoxan LP : 4 mg par jour en une prise en initiation, au cours ou dehors des repas (cp avalés entiers)r01;; posologie pouvant être augmentée à 8 mg en une prise.
Inhibiteurs de la 5 alpha-réductase :
. Avodart : une capsule à 0,5 mg par jour, au cours ou en dehors des repas. Les capsules doivent être avalées entières et n’être ni mâchées ni ouvertes car le contact avec le contenu de la capsule peut entraîner une irritation de la muqueuse oropharyngée.
. Chibro-Proscar : 1 cp à 5 mg par jour
Extraits de plantes :
. Permixon : 1 gélule à 160 mg matin et soir, de préférence au cours des repas pour éviter d’éventuelles nausées
. Tadenan : 1 capsule à 50 mg matin et soir, de préférence avant les repas.
Quelques cas particuliers
Grossesse et allaitement. Par définition, ces médicaments n’ont aucune indication chez les femmes. Mais les inhibiteurs de la 5 alpha-réductase passant facilement dans le sperme, il est recommandé, par prudence, aux hommes prenant des médicaments de ce type d’utiliser des préservatifs si leur partenaire est enceinte, afin d’écarter un risque d’anomalies chez le fÅ“tus mâle consécutif à un passage du médicament à travers la muqueuse vaginale. De plus, pour la même raison, un comprimé cassé ou écrasé de Chibro-Proscar ne doit pas être manipulé par une femme enceinter01;; les comprimés entiers étant pelliculés peuvent être manipulés sans danger.
Insuffisance rénale ou hépatique. Prudence en cas d’administration d’un inhibiteur de la 5 alpha réductase chez un patient atteint d’une insuffisance hépatique légère à modérée.
Âge. Une lente progressivité des doses des alphabloquants est impérative chez les sujets âgés. En revanche, il n’est pas nécessaire d’adapter, du seul fait de l’âge, la posologie des inhibiteurs de la 5 alpha-réductase, ni des médicaments à base d’extrait de plante.
Attention dangersr01;!
Contre-indications absolues, en dehors de la grossesse et de l’allaitement. Les alphabloquants ne doivent pas être utilisés en cas d’antécédents d’hypotension orthostatique ou d’insuffisance hépatique sévèrer01;; tout comme les inhibiteurs de la 5 alpha-réductase en ce qui concerne l’insuffisance hépatique.
Effets indésirables. L’effet indésirable le plus gênant des alphabloquant est représenté par une hypotension orthostatique et des vertiges, pouvant conduire à l’arrêt du traitement. Citons aussi une tachycardie réflexe, des vertiges, une asthénie, une sécheresse buccale, une congestion nasale, des céphalées, une constipation et parfois une éjaculation rétrograde.
Prudence en cas d’association à un traitement antihypertenseur (tout particulièrement un antagoniste calciquer01;; la prise d’un autre alphabloquant est fortement déconseillée), en raison du risque d’hypotension sévère. Ainsi que chez les coronariens.
Les inhibiteurs de la 5 alpha-réductase peuvent entraîner une gynécomastie et, plus rarement, des troubles de l’érection (impuissance) et une baisse de la libido.
À savoir :
. ils divisent environ par 2 le taux de PSAr01;; il faut donc en tenir compte si on utilise ce dernier dans le dépistage du cancer de la prostate, sur lequel ils n’ont d’ailleurs aucun effet préventif.
. ces produits diminuant les caractéristiques du sperme (nombre et mobilité des spermatozoïdes, volume de l’éjaculat), une réduction de la fertilité masculine n’est pas exclue.
L’extrait de Serenoa repens peut induire des troubles gastro-intestinaux à type de nausées et/ou de douleurs abdominales. Et celui de Pygeum africanum des nausées, de la constipation ou une diarrhéer01;; à noter la présence d’huile d’arachide (risque de choc anaphylactique ou d’urticaires).
Interactions médicamenteuses.
Il existe une possibilité de potentialisation, au regard du risque d’hypotension, en cas d’association entre un alphabloquant et un inhibiteur de la PDE-5 utilisé dans la dysfonction érectile.
Le dutastéride étant métabolisé par le cytochrome P450 CYP3A4, la prise concomitante de puissants inhibiteurs de ce dernier (ritonavir, indinavir, itraconazole, kétoconazole…) peut augmenter le taux sérique de dutastétide et conduire à une baisse de la posologie en raison de la survenue d’effets indésirables.
Attention : il est déconseillé aux patients porteurs d’une HBP d’absorber des médicaments présentant une activité anticholinergique : antiparkinsoniens, antispasmodiques, antinaupathiques, certains antihistaminiques, certains psychotropes… En effet, ceux-ci peuvent aggraver la dysurie, voire même déclencher une rétention aiguë d’uriner01;; il en est de même des alphastimulants (beaucoup plus rarement utilisés en thérapeutique). Pour la même raison, il en est de même de la pseudo-éphédrine, présente dans de nombreux produits décongestionnants utilisés en cas de rhume.
Le Quotidien du Pharmacien
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