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Poursuite de la grève de la santé |
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Le mouvement de protestation entamé samedi par les hospitalo-universitaires semble s'installer peu à peu dans les établissements hospitaliers. Au deuxième jour du débrayage lancé à l'appel de cinq syndicats autonomes de la santé publique, le mot d'ordre de grève paraissait respecté par la majorité des hospitalo-universitaires. Des rassemblements de protestation ont eu lieu hier à l'intérieur des hôpitaux.
Au CHU d'Oran, près de 150 hospitalo-universitaires, selon les syndicats, ont participé à un piquet de grève devant la direction de cet hôpital pour exprimer leur adhésion au mouvement. Les protestataires avaient appelé à l'ouverture de «négociations sérieuses par la tutelle avec leurs représentants syndicaux pour une prise en charge concrète de toutes les revendications socioprofessionnelles».
Une revalorisation « conséquente » des salaires est la principale revendication des cinq syndicats autonomes.
«Les hospitalo-universitaires algériens sont les moins payés dans tout le continent africain. Un professeur marocain touche au minimum un salaire mensuel de 3.000 euros, soit l'équivalent de 30 millions de centimes», révèle le Pr Ouslim, président du bureau local du Syndicat national des professeurs et docents des sciences médicales (SNPDSM). Il ajoute que l'amélioration des prestations de service du système sanitaire public ne pourra être possible qu'après une réhabilitation pécuniaire et surtout morale des hospitalo-universitaires. «Les hospitalo-universitaires ont besoin de participer régulièrement à des congrès internationaux pour être à jour avec les dernières découvertes en médecine, mais les salaires actuels ne permettent même pas de réserver une chambre d'hôtel à l'étranger.
Les frais d'inscription à un congrès de médecine sont estimés au minimum à 400 euros, sans oublier les prix des billets et de l'hébergement», confie notre interlocuteur. Il précise que le ministère de tutelle ne prend en charge qu'un seul congrès par année, à condition que l'hospitalo-universitaire participe en tant que communicant. «Les frais de mission, calculés sur la base de 35 euros/journée, sont dérisoires», lâche avec regret ce syndicaliste.
Qualifiant les salaires actuels de honteux, les syndicalistes exigent une meilleure rémunération pour préserver la dignité des hospitalo-universitaires. Les syndicats revendiquent dans ce contexte une révision du régime indemnitaire avec un point indiciaire calculé sur la base de 150 dinars.
A Constantine, le mouvement semble gagner en audience et se radicaliser. Ainsi, pour deux syndicats participants à la grève que nous avons réussi à joindre au niveau du CHU de Constantine, en l'occurrence le Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales (SNMASM) et celui des psychologues, le mot d'ordre de grève est suivi par 75 et 8O% chez tous les praticiens. Toutefois, chez les psychologues, dont 16 exercent au CHU (seulement de un à deux éléments dans les autres structures sanitaires), plus de 75% ont débrayé, tout en assurant un service minimum jusqu'à 14 h, selon le professeur Kaabouche, membre du Syndicat national des psychologues.
Par contre, chez les praticiens du SNMASM et le syndicat des professeurs et docents, plus de 8O% ont répondu favorablement au mot d'ordre de grève, révèle le professeur Kitouni, président du bureau de Constantine et vice-président national.
Hier matin, les praticiens affiliés à ce syndicat ont tenu une assemblée générale à l'amphi du département de médecine du CHUC, en présence des représentants des autres syndicats et ont décidé de la poursuite de la grève. A 11 h, des membres de ce syndicat se sont dirigés vers la faculté de médecine du Chalet des pins, où tous les cours et contrôles ont été annulés. Là, la grève est totale. Chez les spécialistes et les généralistes qui sont dépourvus de statuts particuliers et qui sont plus actifs pour faire aboutir cette revendication, le taux de participation à la grève est plus élevé, nous a révélé un représentant du SNMASM.
Source : quotidien d'oran
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